Amélie Oudéa-Castera explique que le ministère est « obligé de procéder à la fermeture de certaines classes » pour améliorer les taux d’encadrement. Image : Getty

Devant l’Assemblée Nationale mardi 6 février 2024, la ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques Amélie Oudéa-Castera a rappelé la fermeture à venir de classes dans les zones rurales. Elle a expliqué cette décision par le fait que « les écoles peuvent être performantes mais si le nombre d’enfants est trop réduit pour une classe donnée, c’est toute l’émulation qui est remise en cause et la capacité de progression de nos enfants. »

Un discours déjà tenu a plusieurs reprises par le ministère de l’Éducation nationale. En février 2023, il annonçait déjà la suppression de 1500 postes afin « d’améliorer les taux d’encadrement. » Une décision justifiée par une forte baisse démographique « de près de 64 000 élèves dans le premier degré public, et environ 800 élèves dans le second degré public » en 2023.

La France possède les effectifs d’élèves les plus chargés d’Europe

Pourtant, en plus d’être régulièrement critiquées pour être surchargées, les classes en France présentent la taille moyenne la plus élevée d’Europe selon un rapport de la DEPP publié le 22 décembre 2022, avec une moyenne de 22 élèves par classe pour le niveau élémentaire, et 26 élèves par classe au collège. A titre de comparaison, la moyenne dans l’Union Européenne est de 19 élèves par classe en élémentaire et 21 au collège.

Ces nouvelles suppressions de postes évoquées par Amélie Oudéa-Castera devant l’Assemblée nationale, avaient déjà été annoncées en janvier 2024. Les syndicats avaient alors réagi en estimant que ces suppressions étaient injustes. « Même si le nombre d’élèves diminue, les suppressions ne sont pas justifiées quand on connaît les difficultés de remplacement, les situations de collègues déchargés directeurs ou enseignants en REP+ » dénonçait le SE-UNSA.

Sur X, la communauté éducative est décontenancée par les annonces de la ministre.

Certains soulignent les contradictions du discours ministériel qui souhaite gonfler les effectifs d’élèves pour améliorer les taux d’encadrement, mais dans le même temps mettre en place des « groupes de niveaux. »