En septembre 2024, « tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d’IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques » déclarait le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal à l’occasion de ses annonces pour « un véritable choc des savoirs » à l’école mardi 5 décembre 2023.
Baptisé MIA Seconde pour « Modules interactifs adaptatifs » , le dispositif sera d’abord déployé dans « quelques académies » en février 2024, ce qui représente 200 000 élèves de seconde. « La France sera ainsi le premier pays au monde à généraliser à titre gratuit l’usage d’une intelligence artificielle à tous les élèves d’une classe d’âge pour accompagner leur progression scolaire » , affirmait Gabriel Attal.
L’objectif de ce dispositif est de relever le niveau des élèves en forte baisse. La dernière étude PISA, menée auprès de 690 000 jeunes de 81 pays, qui sonde les performances des systèmes éducatifs, classait la France 23e avec des résultats « parmi les plus bas jamais mesurés » dont une chute vertigineuse du niveau en mathématiques. Pour le ministère de l’Éducation nationale, ce type d’outils numérique aura pour effet « d’augmenter l’attention et l’engagement de chaque élève par le biais de contenus ludiques, et de délivrer pour chaque élève des contenus adaptés à ses besoins et à son niveau. Aujourd’hui, des outils d’intelligence artificielle peuvent entretenir un dialogue avec les élèves et leur permettre de progresser à l’oral grâce à la reconnaissance vocale, mais leur proposent aussi des exercices de grammaire, de syntaxe ou de traduction adaptés à leur niveau. »
« Un algorithme de renforcement »
Prenant la forme d’une application mobile, MIA Seconde proposera au moment de son lancement 20 000 exercices adaptatifs en mathématiques et en français répartis en 24 modules. A la première utilisation, les élèves devront réaliser un test de positionnement en répondant à diverses questions portant sur le français et les mathématiques. Les élèves auront également la possibilité de renseigner leurs résultats au test de positionnement réalisé en classe, obligatoire pour tous les lycéens lors de leur entrée en seconde.
Après cela, l’application proposera des exercices dans les deux matières à l’élève. De son côté, l’intelligence artificielle entre en jeu au niveau de la progression grâce à un « algorithme de renforcement. » Thierry de Vulpillières, cofondateur d’EvidenceB, la société qui a créé MIA Seconde, explique dans une interview accordée à BFM Tech&Co : « Lorsqu’un élève a terminé un exercice, l’algorithme va ensuite lui présenter l’exercice qu’il juge le plus pertinent dans sa progression, sans que ce soit forcément linéaire. Un élève n’aura jamais la même suite d’exercices qu’un autre. »
MIA Seconde proposera également aux élèves des ressources pédagogiques plus classiques comme des tutoriels vidéo, un mode duo pour travailler en binôme ou encore un mode atelier pouvant être mis en place par le professeur en classe. L’outil permettra aux enseignants de visualiser un tableau de bord afin de suivre la progression de leurs différents élèves.
Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a assuré à BFM Tech&Co que MIA Seconde ne serait pas obligatoire pour les élèves de seconde.
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