phobie scolaire
Les élèves à partir du CE2 passeront un questionnaire entre le 9 et le 15 novembre pour évaluer les risques de harcèlement scolaire dans leur classe. Image : Getty

Article publié le 25 octobre 2023, mis à jour le 7 novembre

Une plate-forme de formation pour aider les parents à appréhender les situations de harcèlement scolaire sera lancée début 2024, a annoncé le ministre de l’Education Gabriel Attal sur Brut lundi 6 novembre 2023.

« On travaille en ce moment avec le Cned à une plate-forme avec des vidéos de formation, des modules de formation pour les parents », a-t-il indiqué. Ces modules auraient pour vocation d’aider les parents à « détecter des situations de harcèlement qui seraient soit vécues par leurs enfants, soit dont leurs enfants seraient à l’origine », et de former les parents « à la gestion des réseaux sociaux avec leurs enfants ». Cette plate-forme devrait voir le jour « en janvier 2024 », selon le ministre.

Le ministre a également apporté, lors d’un déplacement ce mardi 7 novembre dans un lycée parisien, des précisions sur le questionnaire que passeront les élèves à partir du CE2 entre le 9 et le15 novembre, destiné à évaluer le risque de harcèlement scolaire dans les établissements.

« Provoquer la discussion » et « répondre à des situations de détresse »

Ce questionnaire a été « réalisé avec des pédopsychiatres, des spécialistes de la santé de l’enfant, du climat scolaire, le professeur Marcel Rufo, Eric Debarbieux, le docteur Nicole Catheline », a indiqué Gabriel Attal sur BFMTV. Il va d’abord « permettre au niveau national d’avoir une vision plus claire et plus actualisée sur le phénomène du harcèlement ». En effet, « les chiffres dont on dispose, qui sont souvent relayés dans la presse datent de 2011, à l’époque il n’y avait pas TikTok, il n’y avait pas Snapchat, et il n’y avait pas cet essor de la cyberviolence et du cyberharcèlement », a-t-il souligné. Il servira aussi à « identifier s’il y a des cas de harcèlement, donc s’il faut engager un travail spécifique au sein de la classe ou de l’établissement ». Pour le ministre, « ça va être un moyen de provoquer la discussion et de répondre à des situations, qui sont parfois des situations de détresse et qui ne sont pas toujours signalées. Ce qu’on constate aussi avec des élèves victimes de harcèlement, c’est qu’ils élèvent parfois leur seuil de tolérance […], qu’ils ne mettent pas toujours le mot de harcèlement sur ce qu’ils vivent, et là c’est important de le faire avec le questionnaire ».

Un questionnaire anonyme et facultatif

Dans un communiqué publié le 24 octobre, le ministère de l’Education nationale avait annoncé que deux heures de cours seront banalisées à la rentrée des vacances de la Toussaint pour faire passer aux élèves à partir du CE2 un questionnaire sur le harcèlement. Ils « se verront proposer de remplir une grille d’auto-évaluation non nominative visant à évaluer s’ils sont susceptibles d’être victimes de harcèlement scolaire ».

Ce temps banalisé « dont l’organisation pratique est à l’initiative de chaque école, collège et lycée » devra être mis en place entre le 9 novembre (journée nationale de lutte contre le harcèlement) et le 15 novembre. La passation du questionnaire sera « encadrée prioritairement par le professeur principal dans le second degré » précise le ministère.

Le contenu du questionnaire sera adapté à l’âge des élèves, avec trois versions : école, collège et lycée. Les questions ont été publiées sur Eduscol. Dans le questionnaire destiné aux écoliers, on trouve des questions comme « As-tu peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs élèves ? », « Est-ce qu’un ou plusieurs élèves racontent des choses fausses ou méchantes sur toi ? » ou « Est-ce que tu te sens triste à cause de ce que tu vis à l’école ? ». La grille pour les collégiens et lycéens comporte également des questions comme « Tes notes baissent-elles à cause de ce que tu vis au collège ? » ou « Des photos ou des vidéos intimes de toi circulent-elles sans ton accord sur un téléphone portable, sur les réseaux sociaux ou sur une plateforme de jeux en ligne ? ».

La passation de ce questionnaire sera facultative et les réponses seront anonymes. Les résultats seront partagés avec le chef d’établissement, et quelques questionnaires tirés au sort « serviront à réaliser une analyse statistique sur le harcèlement à l’échelle nationale ».

Cette grille d’auto-évaluation fait partie du plan anti-harcèlement « « 100% prévention, 100% détection, 100% solutions », présenté par le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal fin septembre.