Une minute de silence a été tenue lundi 16 octobre à 14h dans chaque classe des collèges et lycées de France, en mémoire aux victimes d’attentats contre l’école. C’était ce qu’avait annoncé le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal samedi 13 octobre 2023 à l’occasion de la remise du prix Samuel Paty, organisée par l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG). 

Accompagné de la première ministre Élisabeth Borne, Gabriel Attal avait également annoncé que les cours lundi 16 octobre, ne reprendraient qu’à 10 heures pour les élèves, afin de permettre aux professeurs de se retrouver entre eux un peu plus tôt et d’avoir un temps d’échange. « L’école doit être un asile inviolable, nous la protégerons » a insisté le ministre. « Je veux le dire à tous les enseignants : nous serons au rendez-vous pour assurer votre sécurité » , avait de son côté martelé Élisabeth Borne.

« C’est la figure même du professeur qui est attaquée »

Pour rappel, le Prix Samuel-Paty vise à promouvoir les principes et les valeurs démocratiques au cœur de l’éducation des élèves, en travaillant notamment sur l’éducation morale et civique ainsi que sur l’histoire-géographie. Élisabeth Borne a par ailleurs souligné l’importance de cette initiative, la qualifiant de résonnante dans le contexte actuel.

Car trois ans quasiment jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, le souvenir est plus que jamais ravivé par l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de lettres au lycée Gambetta d’Arras. Désormais, selon l’avocate de la famille Paty interrogée par RTL, « c’est la figure même du professeur qui est attaquée. »

« Ce n’est pas eux (les enseignants) tous seuls qui vont changer radicalement les choses »

Dans un entretien accordé à FranceInfo, Gaëlle Paty, l’une des sœurs de Samuel Paty, a exprimé son effroi et sa colère. Elle a appelé à l’unité nationale contre le terrorisme, déclarant : « Il est important que toute la nation fasse bloc. » Gaëlle Paty, elle-même enseignante, a fait part de son expérience, rappelant que l’éducation des jeunes sur des sujets aussi complexes que le terrorisme demande un soutien national.

Elle a également mis en lumière le défi auquel sont confrontés les enseignants dans l’explication de sujets complexes comme la situation au Moyen-Orient. « Ce n’est pas en transformant nos écoles ou bâtiments publics en bunkers qu’on va régler le problème » , a-t-elle souligné.

Concernant le concours, elle a tenu à « remercier tous les profs, même ceux qui n’étaient pas là et qui n’ont pas gagné de prix, d’engager leurs élèves dans ce genre de projet qui est extrêmement formateur pour des collégiens et des lycéens. » Elle appelle toutefois à une compréhension réaliste des limites de ce que les enseignants peuvent accomplir. « Ce n’est pas eux tous seuls qui vont changer radicalement les choses. »