Dans un communiqué, la Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes dénonce le projet de réforme de l’enseignement professionnel du gouvernement, « projet qui a de quoi susciter les inquiétudes les plus vives ». Pour rappel, ce projet prévoit « de réduire drastiquement la part des enseignements généraux dans les programmes, au profit des stages ».
De plus, des fermetures de lycées pro sont d’ores et déjà prévues pour la rentrée de septembre. Et parallèlement le gouvernement favorise le développement de l’apprentissage dans les CFA.

Les syndicats enseignants réunis dans une intersyndicale ont déjà initié deux journées de grève contre ce projet, le 18 octobre et le 17 novembre derniers. Des discussions sont en cours actuellement avec le gouvernement, mais les syndicats dénoncent le fait qu’en réalité tout est déjà joué d’avance, et les principaux syndicats de l’enseignement professionnel n’y participent pas.

Désormais, les syndicats appellent ouvertement à l’abolition de cette réforme et viennent de mettre en ligne une pétition « pour le retrait de la réforme Macron des lycées professionnels ». Ils s’inquiétent par ailleurs d’un possible ajustement des grilles horaires, en fonction des besoins de formation : « sous couvert d’autonomie renforcée, des « expérimentations d’établissements » pourraient être menées ouvrant la porte à l’irrespect des grilles horaires disciplinaires nationales ». Une menace de plus sur les enseignements disciplinaires.

« Une formation réduite à l’acquisition de routines »

Dans son communiqué, la Conférence -qui réunit entre autres l’APHG, Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie, l’APLV, Association des Professeurs de Langues vivantes et l’APMEP, Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public- dénonce à son tour le fait que « le doublement du volume horaire dévolu aux stages se fera aux dépens des enseignements [disciplinaires] dispensés au lycée. » Elle rappelle que « ces enseignements, ainsi que l’enseignement de la philosophie, sont nécessaires à l’appropriation des connaissances et des méthodes qui permettent aux élèves de développer leurs facultés d’innovation et d’initiative » et à la « construction de leur citoyenneté« . Enfin, outre le fait que 4 lycéens sur 10 en voie pro souhaitent poursuivre leurs études, et seront donc fortement pénalisés par cette réforme, la Confédération juge que la formation des lycéens de l’enseignement professionnel ne peut « se réduire à l’acquisition de routines ».

Elle exige donc « le renforcement des enseignements généraux, tant dans leurs contenus que dans leur de volume horaire, ainsi qu’une réflexion sérieuse sur l’introduction de l’enseignement de la philosophie » .

Non à la fermeture des lycées pros

La Société des Agrégés de son côté déplore le projet de fermeture de « 7 lycées parisiens, dont 5 lycées professionnels » à la rentrée prochaine, et affirme sa solidarité avec les personnes touchées par ces mesures :

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