Depuis le décret Blanquer 2019-935, les enseignants peuvent se voir imposer jusqu’à 5 jours de formation pendant les vacances. Image : Getty

Lors de son interview diffusée hier sur France 2 et TF1, le président de la République a annoncé des changements significatifs pour la formation des enseignants. Désormais, celle-ci se fera « hors du temps de présence devant les élèves. » Pour le chef de l’État, ce changement a pour but de « ne plus perdre d’heures (d’enseignement). »

Cette annonce fait partie des « grandes priorités pour l’école » du Président de la République et du ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal. Lors de son discours d’introduction à la tête du ministère, l’ancien ministre chargé des Comptes publics avait déclaré : « Chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui. »

Pour rappel, les heures d’enseignement perdues qui font suite à des difficultés de remplacement des enseignants absents, représentent un réel défi pour l’Éducation nationale. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde fin décembre 2022, l’ancien ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye écrivait ceci : « L’organisation du système scolaire amène aujourd’hui la perte d’environ quinze millions d’heures d’enseignement par l’incapacité du système à remplacer les professeurs absents. »

« Une attaque de plus contre le temps de travail et le statut des personnels »

Mais est-ce possible de faire travailler les enseignants pendant leurs vacances ? Depuis le décret Blanquer 2019-935 du 6 septembre 2019, un cadre législatif existe.  Ce dernier permet d’imposer la mise en place de « 5 jours de formation lors des périodes de vacance de classes. » C’est donc durant ces périodes, généralement consacrées au repos et à la préparation des cours, que les enseignants seront amenés à se former.

A l’époque, les syndicats enseignants avaient dénoncé cette mesure. Le syndicat Sud Éducation par exemple, le décrivait comme « une attaque de plus contre le temps de travail et le statut des personnels. »

Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir la communauté éducative. Sur les réseaux sociaux, certains craignent d’être mobilisés pendant les vacances ou les week-ends

D’autres ne s’inscriront tout simplement plus en formation :