Pour l’année 2023, le recrutement des professeurs de lettres classiques risque à nouveau d’être problématique. L’an passé, seuls 55 postes avaient été pourvus sur les 134 proposés au concours. Les résultats d’admissibilité du CAPES externe 2023 de Lettres Classiques sont connus : ils sont de 47 admissibles pour 134 postes. Un enseignant-chercheur note sur twitter que le ratio est donc de 0,35 alors qu’un bon ratio de recrutement est de deux candidats pour un poste…

A titre de comparaison, en 2010, il y avait 242 admissibles pour 170 postes (Source ministère de l’Education nationale). La chute du ratio de recrutement est donc vertigineuse…

La crise du recrutement en Lettres Classiques semble bien s’amplifier. Pour rappel en entre 2017 et 2021, près de 43% des postes n’ont pas été pourvus en Lettres Classiques. (Source AEF ).

Autre chiffre parlant : on est passé de 570 postes proposés au CAPES externe de lettres classiques en 1996 à 230 dix ans plus tard, pour arriver à 134 aujourd’hui… (Source EtudesLittéraires.com)

3% de lycéens latinistes…

L’enseignement du latin et du grec semble de plus en plus menacé. Le professeur de sociologie émérite Philippe Cibois, dans un article portant sur l’enseignement du latin, daté de septembre 2022, publié sur la plateforme Hypothèses, explique ainsi que « de 2000 à 2008 la proportion [d’élèves latinistes en 5e] est restée stable autour de 23% et que depuis, on assiste à une baisse régulière de 0,5% tous les ans ». En 2021, on est ainsi à un peu moins de 16% dans l’enseignement public. Par ailleurs, il note qu' »au lycée, après 2019, la création du système des spécialités (voir spécialité littérature et langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) ) a fait chuter les effectifs de latinistes qui sont actuellement en terminale à 2,9% (0,7% pour le grec) ».

Enfin, pour 2022, 14,6% des collégiens et 3% des lycéens étaient latinistes, et 0,8 % des collégiens et 0,7% des lycéens hellénistes, d’après les chiffres du Figaro Etudiant.

Un enseignement fondamental pourtant

Cette baisse drastique du nombre d’élèves est dramatique soulignent les enseignants, car c’est un tout un pan d’enseignement essentiel auquel ils n’ont plus accès.

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