Pap Ndiaye précise son « plan mixité » annoncé en novembre. Getty

Où est passé le « plan mixité » qui était l’une des « priorités » de Pap Ndiaye ? Le ministre de l’Education nationale devait lever le voile ce jeudi 11 mai sur les mesures visant à améliorer la mixité sociale et scolaire.

Ces annonces sont attendues depuis novembre dernier, date à laquelle le ministère avait mis en ligne des données inquiétantes sur l’indice de position sociale (IPS) des écoles et collèges français. Ces chiffres révélaient notamment que sur les 100 collèges les plus favorisés en France, seuls 18 étaient des établissements publics.

De grandes espérances…

Le ministre s’entretenait donc ce jeudi avec des recteurs et Dasen afin de leur « assigner des objectifs pour améliorer la mixité dès la rentrée 2023 », rapporte le ministère. Il s’agirait de créer des « leviers sur lesquels les rectorats pourront agir pour favoriser la mixité scolaire, en partenariat avec les collectivités » si l’on se réfère à ce qu’expliquait le ministre en février dernier.

Plusieurs mesures avaient déjà été évoquées pour favoriser un meilleur brassage social et scolaire : sectorisation, création de « sections d’excellence » dans des zones défavorisées (comme des sections internationales), mise en place de binômes de collèges « proches géographiquement » mais « très contrastés socialement » …

Pap Ndiaye souhaitait également « inclure l’enseignement privé sous contrat » dans cet effort : il était question d’y « augmenter la proportion de boursiers » aujourd’hui inférieure à 10 %. Pour cela, le ministre travaille vraisemblablement à un « protocole » avec les établissements concernés.

… qui restent en suspens

Finalement, à la place de la conférence de presse annoncée, c’est un simple SMS qui a été adressé à la presse ce jeudi 11 mai. Il y est surtout question d’objectifs adressés aux recteurs, dont celui de diminuer « les différences de recrutement social entre établissements de 20 % d’ici à 2027. » Ainsi que d’une « boîte à outils » et d’une invitation à créer des « instances de dialogue, de concertation et de pilotage de la mixité sociale et scolaire » au sein des académies. Il s’agit essentiellement d’adapter les actions aux territoires, qui ont la main sur la sectorisation de leurs établissements.

Concernant le volet sur l’implication de l’enseignement privé, il devrait être dévoilé dans un second temps, à la mi-mai. Un délai qui peut s’expliquer par les nombreuses crispations que cette idée a provoqué dernièrement dans certaines sphères politiques orientées à droite.