Dans un communiqué publié lundi 30 janvier 2023, la Société des Agrégés réaffirme son opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement. « L’exercice du métier enseignant devenant de plus en plus éprouvant », ce projet est « une aberration et une provocation. »

Dans son communiqué, elle exige également « une revalorisation substantielle des rémunérations de tous les professeurs » et une véritable rupture de la politique menée depuis des années dans l’Education nationale, qui est un échec pour lutter contre la chute de l’attractivité du métier enseignant, et contre la baisse du niveau des élèves. Parallèlement, elle met en avant les problématiques propres aux professeurs agrégés, en particulier celle de leur affectation.

Les compétences des agrégés mieux reconnues

Pour ce qui est des agrégés, la société réclame que leur qualification et leurs compétences soient mieux reconnues :

Affecter les agrégés en collège par exemple n’est pas adéquat, comme en témoigne un professeur agrégé sur twitter :

La société des Agrégés remet par ailleurs en cause le système de recrutement et de formation actuel des enseignants.

Un concours disciplinaire exigeant

La Société des Agrégés demande « le retour à des concours nationaux et disciplinaires exigeants », car « le professeur enseigne une discipline et son autorité repose sur le savoir qu’il détient. » Elle remet ainsi en cause les concours de recrutement enseignant du CAPES et du CRPE tels qu’ils sont construits actuellement : « l’épreuve d’entretien avec le jury portant sur la motivation du candidat et son aptitude à se projeter dans le métier de professeur au sein du service public de l’éducation, récemment introduite au CAPES et au CRPE, est artificielle, ne peut être évaluée sur des critères objectifs et doit être remplacée par une épreuve disciplinaire. » La formation en INSPE pose également problème.

La formation pratique ne doit intervenir selon la Société des Agrégés, qu’après l’obtention du concours : « la formation pratique doit se situer après le concours qui, s’il est bien conçu, aura écarté les candidats aux connaissances insuffisantes ». Globalement, la formation des enseignants doit être revue, car « malgré leurs changements de nom (IUFM, ESPE, INSPE), les établissements de formation ne répondent pas suffisamment aux besoins des professeurs stagiaires », et les « infantilisent » parfois.

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