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Il y a quelques semaines, le ministère de l’Education nationale publiait les modalités des épreuves du nouveau CAPES. Une nouvelle formule décriée par les enseignants. Une intersyndicale a lancé ce lundi 8 mars un appel à la grève pour le retrait de la réforme des concours enseignants, ainsi que de la réforme de la formation.

« Un enseignement public au rabais »

Cette intersyndicale, composée de syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, et du SIA, demandent « l’arrêt de la réforme de la formation des enseignant·es et des CPE et des concours que le gouvernement compte mettre en place à la rentrée 2021 ».

Concernant la réforme des concours, l’intersyndicale estime qu’elle « abaisse dramatiquement le niveau d’exigence disciplinaire et professionnelle des concours de recrutement des professeur·es du premier et du second degrés ». Une crainte partagée par les enseignants, qui avaient notamment comparé le CAPES nouvelle formule à « une sorte de BAFA post bac ». Ils critiquaient en particulier la nouvelle épreuve orale d’entretien avec le jury. L’intersyndicale affirme ainsi que « cette ‘réforme’ ouvre les conditions de l’affaiblissement du concours comme modalité de recrutement des enseignant·es de la Fonction publique sous statut de fonctionnaire. La seconde épreuve orale, transformée en entretien d’embauche, change la nature des concours de recrutement ».

Finalement, pour l’intersyndicale, la réforme sacrifie « les élèves de l’école publique, à commencer par les plus fragiles, qui ont besoin d’enseignant·es réellement formé·es sur les plans disciplinaire, didactique et professionnel ». Elle prépare également « la voie à un enseignement public au rabais dans lequel les savoirs des enseignant·es ne sont plus garantis », poursuit-elle.

Les étudiants, des « contractuel·les précaires sous-payé·es »

Quant à la réforme de la formation, si le ministère de l’Education nationale affirme qu’elle vise à « renforcer l’attractivité des métiers et des carrières », ce n’est pas l’avis de l’intersyndicale.  

Pour elle, la réforme « crée des inégalités entre les étudiant·es se formant aux métiers de l’enseignement (MEEF) », et « transforme les étudiant·es en formation en contractuel·les précaires sous-payé·es, utilisé·es comme moyens d’enseignement ». Selon le ministère, la préprofessionalisation permet au contraire aux étudiants « d’être recruté sous contrat avec des conditions de rémunération attractives (693€ nets en L2, 963€ en L3, 980€ en M1) et cumulables avec les bourses ». Mais l’intersyndicale souligne que « les étudiant·es alternant·es devront tout à la fois faire la classe en responsabilité, préparer les cours pour les élèves, réussir un master, incluant un mémoire de recherche et préparer les épreuves du concours ».

Elle appelle donc à la grève le 11 mars 2021 « pour une autre formation des enseignant·es et CPE ». Pour l’intersyndicale, l’actuelle réforme dévalorise ces métiers « desquels se détournent déjà de plus en plus les étudiant·es ». « Il faut renoncer à la logique d’économies budgétaires et de précarisation à tout va qui l’anime et se donner enfin les moyens d’un recrutement de qualité », préconise-t-elle.