lycéens avec masque

Alors que le nombre de classes fermées a fortement grimpé la semaine dernière dans les zones B et C, le ministère de l’Education nationale a allégé ce vendredi le protocole sanitaire des écoles, collèges et lycées. Tandis qu’enseignants, parents et syndicats s’indignent, Jean-Michel Blanquer a défendu ce lundi cette énième modification.

« Un cursus qu’on fait avancer en fonction de la situation sanitaire »

« Chaque étape du protocole sanitaire correspond à un cursus qu’on fait avancer en fonction de la situation sanitaire telle qu’elle est évaluée par les autorités de santé », a-t-il indiqué sur BFMTV.

Il a expliqué avoir « fortement durci [le protocole] ces derniers temps, notamment pour tenir compte des différents variants ». Toutefois, a-t-il poursuivi, « les autorités de santé ont pensé que c’était mieux de revenir au système précédent, c’est-à-dire la fermeture d’une classe en général quand il y a trois cas ». En élémentaire, collège et lycée, le protocole allégé prévoit en effet la fermeture automatique de la classe si trois élèves sont testés positifs au virus ou au variant anglais, contre un seul auparavant. Pour les variants sud-africain et brésilien, la fermeture s’effectue toujours dès le premier cas.

Pour le ministre, « l’objectif est d’abord de permettre que les enfants de France puissent aller à l’école ». Il a d’ailleurs rappelé que les dernières études dont dispose le ministère « montrent que l’école n’est pas un lieu de contamination plus fort que le reste de la société, c’est même plutôt l’inverse ».

« Il faut arrêter de culpabiliser les enseignants »

Pour les syndicats, effectivement, « l’objectif du ministère est clair : il s’agit de maintenir les écoles ouvertes« . C’est ce qu’a affirmé hier Gilles Langlois, secrétaire national du syndicat SE-Unsa, sur France info.

De son côté, le Snes-FSU rappelait samedi dans un communiqué « qu’un protocole sanitaire ne sert pas à produire des chiffres pour enjoliver un bilan ministériel mais à protéger les adultes et les élèves ». De son côté, Guislaine David, cosecrétaire générale du SNUipp-FSU, a « l’impression de marcher sur la tête ». « Il n’y a pas eu de baisse des contaminations et la question des variants est inquiétante dans plusieurs territoires », a-t-elle déploré lundi. « On a notamment une situation très compliquée en Moselle. Les élus ont tous réclamé de fermer les écoles plus tôt, et ils ont obtenu un refus catégorique du ministère ».

Quant à Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, elle a demandé « également un travail de fond sur l’adaptation à la réalité scolaire avec l’épidémie, pour voir ce qui peut être attendu dans les enseignements en fin d’année ». En effet, « Il faut arrêter d’essayer de faire comme si c’était une année normale, et du coup de culpabiliser les enseignants qui ne parviendraient pas à finir le programme », a-t-elle souligné.