Empty auditorium or lecture hall at university

Après l’Education nationale, c’est l’Enseignement supérieur et la Recherche qui menacent de se mettre en grève le 26 janvier. Dans un communiqué publié le 8 janvier, une intersyndicale ESR appelle en effet les personnels à rejoindre le mouvement initié dans l’Education nationale. Elle réclame notamment « la réouverture des universités aux étudiant·es avec les moyens nécessaires ».

Retour de tous les étudiants à l’université

Le 28 octobre dernier, le Président de la République Emmanuel Macron avait en effet annoncé la fermeture des universités et la généralisation des cours en distanciel pour leurs étudiants. Depuis cette date, beaucoup d’entre eux ne sont pas retournés à la fac. Une situation difficile à vivre pour les étudiants concernés.

« Le MESRI a publié le 19 décembre une ‘circulaire’ prévoyant une réouverture de l’université dès le 4 janvier à des petits groupes de 10 étudiant·es en difficulté, ciblé·es et sur convocation. Ces injonctions inapplicables ne correspondent pas aux besoins et aux réalités des établissements », affirme l’intersyndicale dans son communiqué. « Rappelons que les BTS et classes préparatoires dans les lycées fonctionnent majoritairement en ‘présentiel’ depuis le début de l’année universitaire ».

Depuis la rentrée de janvier, les universités ont en effet la possibilité d’accueillir en présentiel les étudiants « les plus fragiles », notamment ceux « en situation de handicap, de précarité numérique, de décrochage, les étudiants internationaux », par tous petits groupes et sur convocation. Une mesure insuffisante, selon l’intersyndicale.

« Le retour sur site doit concerner l’ensemble des étudiant·es et pas seulement les seul·es autorisé·es », estime-t-elle. « Toutes et tous sont en effet frappé·es par l’isolement et cette situation ne fait qu’amplifier la précarité étudiante et le risque de décrochage. Ce retour doit s’organiser dès maintenant dans des conditions sanitaires sécurisées dont la mise en place est de la responsabilité du gouvernement. » Elle exige « que les moyens humains, financiers et matériels nécessaires soient attribués de toute urgence sous peine de sacrifier une génération entière d’étudiant·es ». Des mots repris par des étudiants de l’Université de Haute-Alsace, qui se demandaient ce matin dans une tribune comment l’État pouvait « sacrifier toute une génération sans se poser les questions essentielles ».

Combattre la mise en œuvre de loi de programmation de la recherche

L’intersyndicale fustige également dans son communiqué la loi de programmation de la recherche, promulguée le 24 décembre dernier, et très contestée. « Elle contient tous les éléments de destruction des statuts nationaux, de précarisation, de mise en concurrence des établissements et des personnels que nous avions dénoncés. Nous continuerons à combattre leur mise en œuvre nationalement et localement », indique l’intersyndicale. Elle demande « que le financement récurrent des équipes et des unités de recherche sur dotation d’État redevienne prépondérant et soit significativement augmenté ».

Enfin, l’intersyndicale plaide pour la création « d’un plan pluriannuel de recrutements de 65 000 postes titulaires sur 10 ans, dont 8500 créations de postes pour l’année 2021, pour l’ensemble de l’ESR ». Elle appelle « à se mettre en grève le 26 janvier, avec l’ensemble des personnels de l’Éducation Nationale, pour la réouverture des universités aux étudiant·es avec les moyens nécessaires, pour exiger une autre politique, des créations de postes, l’amélioration de nos salaires et de nos carrières et pour défendre nos conditions de travail et d’études ».