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Le 9 décembre dernier, le Conseil Supérieur des Programmes publiait à la demande du ministre de l’Education une « Note d’analyse », formulant des propositions d’aménagement du programme de maternelle. Le document affichait des objectifs clairs, dont la préparation des enfants aux apprentissages du CP. Dès sa publication, il avait déclenché de vives réactions au sein de la communauté éducative. Vousnousils y avait consacré un article.

Lire, écrire, compter, être évalué

Pour rappel, les propositions du CSP entendent « clarifier et enrichir les attendus des enfants en fin d’école maternelle » et familiariser les enfants avec certains fondamentaux : français, mathématiques, sciences. La formule « lire, écrire, compter » est par ailleurs répétée plusieurs fois dans la note d’analyse.

Il est également question de mettre en place des évaluations régulières en vue de l’évaluation des acquis qui a lieu au début du Cours Préparatoire. On peut notamment lire :

« Dès l’âge de 3 ans et dans de nombreux domaines, les enfants disposent de compétences qu’on peut mesurer et dont on peut indiquer les jalons de progression ainsi que les « attendus » à la fin de l’école maternelle. »

L’opposition des syndicats

Le mois dernier, plusieurs syndicats avaient exprimé leurs inquiétudes. Le SNUipp-FSU avait notamment rappelé que le programme de 2015, depuis sa mise en place, fait l’objet d’un consensus au sein de la communauté éducative.

Ce 7 janvier, le Sgen-CFDT a à son tour publié un article dans lequel il critique les propositions du CSP. Plusieurs points y sont abordés.

Il est notamment reproché au gouvernement de prendre comme prétexte à ce nouveau programme l‘instruction obligatoire dès 3 ans prévue par la Loi pour une école de la confiance. Pour le syndicat, il s’agit d’un « faux prétexte pour amener une autre vision de l’école maternelle, plus «pré-élémentaire. » Et c’est ce point, précisément, qui est contesté :

« Cette note remet en cause le principe de l’évaluation positive, la liberté pédagogique des enseignants et plongent les élèves de maternelle dans des apprentissages recentrés sur les fondamentaux […] L’école maternelle doit conserver ses spécificités et ne pas être l’antichambre du CP »

Concernant les évaluations dès l’âge de 3 ans, le syndicat dénonce un « bilan de compétences » par le moyen d’évaluations « normatives » et regrette qu’elles soient concentrées sur les mêmes enseignements, à savoir : français, mathématiques, sciences et technologies.

Le Sgen-CFDT estime également que la dimension psycho-affective de l’école maternelle est occultée dans le texte du CSP, et s’étonne qu’aucune mention n’y soit faite des apprentissages liés au corps, à la créativité ou à la socialisation. Il rappelle à ce sujet que la maternelle est l’école du « développement global de l’enfant ».