Les établissements scolaires qui se trouvent près de l’usine Lubrizol ont rouvert ce lundi, mais plusieurs enseignants ont refusé de reprendre les cours. Dans trois établissements de la région (Fontenelle et Georges Braque à Rouen, Fernand Léger au Petit-Quevilly), des enseignants ont fait valoir leur droit de retrait depuis hier, après que de nombreux élèves se soient plaints de maux de tête, nausées et vomissements.

Droits de retrait dans les collèges

Ainsi, au collège Fernand Léger, situé à 700 m de l’usine, plusieurs enseignants ont annulé leur journée de cours hier, estimant qu’il subsiste « un danger grave et imminent au sein de l’établissement », et qu’ils sont « toujours en danger » en venant travailler. Comme l’explique Clément Lefèvre, professeur de SVT, à France 3 Normandie, « la préfecture ne communique pas l’intégralité des analyses », et certaines mesures n’auraient pas été effectuées, comme « les hydrocarbures qui n’ont pas été totalement brûlés ». Des « dépôts d’amiante » pourraient également subsister sur la commune, selon l’enseignant.

Même si, aujourd’hui, le collège reste ouvert, certains enseignants poursuivent la mobilisation, déplorant le flou de la communication des autorités sur la catastrophe sanitaire. « La transparence annoncée par le gouvernement est aussi opaque que la fumée de l’usine Lubrizol », estimait notamment Marie Pierre Rio, une professeure d’espagnol qui ne s’est pas rendue en cours aujourd’hui, sur Europe 1.

Au collège Fontenelle, des enseignants ont également fait valoir leur droit de retrait hier après que plusieurs élèves aient fait des malaises. « Par exemple, un professeur d’EPS a dû renvoyer huit élèves à l’infirmerie dès 8h50 », expliquaient les professeurs dans un communiqué cité par 20 minutes.

Au collège Georges Braque, les enseignants n’ont pas fait cours lundi, « suite aux odeurs liées à l’incendie de l’usine Lubrizol, encore très présentes et indisposantes » dans les locaux, soulignait une enseignante au Figaro. Et les cours étaient suspendus jusqu’à nouvel ordre…

Interrogé par 20 minutes hier, le Premier ministre Edouard Philippe avait jugé ces odeurs persistantes, « très dérangeantes, très pénibles à supporter », mais avait promis qu’elles n’étaient « pas nocives »…

Des écoles primaires perturbées

Dans les écoles primaires, certains parents n’ont toujours pas présenté leurs enfants à l’école aujourd’hui, inquiets pour leur sécurité. A la maternelle Pasteur, à Rouen, c’est par exemple l’eau du robinet servie à la cantine qui pose problème, la distribution de bouteilles d’eau n’étant pas prévue. D’après la directrice de l’école, interrogée par Paris-Normandie, « c’est à la Ville que revient cette décision ».

Dans d’autres cas, c’est l’école elle-même qui encourage les parents à ramener les enfants chez eux. Comme la maternelle Franklin, à Rouen, où la direction a envoyé aujourd’hui un mail aux parents pour les inciter à venir chercher leur enfant, incriminant une « odeur très prégnante dans et hors l’école ». Deux écoles, André Pottier et Pasteur, ont quant à elle été évacuées. Selon l’Express, le rectorat n’était pas joignable pour préciser combien d’écoles restaient fermées aujourd’hui.