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A la veille de la rentrée en présentiel des collégiens et des lycéens, le ministre de l’Education a accordé une interview au Journal du Dimanche. Il a, entre autres, déclaré envisager « fermer de nouveau les classes à partir de trois cas », si la situation épidémique venait à s’améliorer.

Ecole : « loin d’être le facteur principal » des contaminations

Après une réouverture des écoles primaires et maternelles le 26 avril, c’est au tour des collégiens et lycéens de retrouver leurs salles de classe ce lundi 3 mai, après 4 semaines de fermeture. Une rentrée qui s’est effectuée dans des conditions particulières : « Nous appliquons un protocole très strict, avec la fermeture de la classe dès le premier cas de Covid et des demi-jauges dans tous les lycées et dans les classes de certains collèges », a expliqué Jean-Michel Blanquer au JDD, avant de répondre à tous ceux qui dénoncent une réouverture précipitée : « Il faut arrêter d’être obnubilé par le rôle de l’école dans les contaminations. C’est loin d’être le facteur principal (…). Malgré les craintes, la reprise en primaire s’est bien passée. Cette crise sanitaire ne doit pas nous détourner de nos préoccupations pédagogiques. Nous allons continuer à mettre beaucoup d’efforts et de moyens sur la jeunesse. »

Selon le dernier bilan du ministère de l’Education, 19 écoles et 1118 classes ont été fermées depuis la rentrée du 26 avril. 2067 élèves ont été testés positifs au Covid-19 et 231 parmi le personnel de l’Education. Des chiffres sous-estimés selon certains syndicats d’enseignants.

60 millions d’autotests prévus en mai et juin

Jean-Michel Blanquer s’est aussi montré optimiste en envisageant de « fermer de nouveau les classes à partir de trois cas », si la situation épidémique venait à « s’améliorer ». A l’heure actuelle, il ne suffit que d’un cas pour fermer une classe. Tous les élèves de la classe sont ainsi considérés comme « cas-contacts » et ne peuvent retourner à l’école qu’après 7 jours d’isolement et un test de Covid négatif.

Par ailleurs, les collégiens des classes de 4e et de 3e situés dans les 15 départements les plus touchés par le Covid-19 ainsi que tous les lycéens sont actuellement en demi-jauge. Le ministre a ainsi émis l’idée de « rétablir les classes entières pour tous » si les contaminations venaient à diminuer.

Il a également fait un point sur les autotests distribués dans les établissements scolaires. « Nous en avons déjà diffusé plus de 2 millions pour les 560.000 agents des écoles primaires. À raison de deux tests par semaine, nous avons quinze jours d’avance. Nous allons en livrer 60 millions en mai et juin. La semaine prochaine pour les adultes, à partir du 10 mai pour les lycéens, qui pourront se tester une fois par semaine« , a-t-il précisé. 

Un Grand Oral « aménagé »

Enfin, pour le baccalauréat, le ministre dit vouloir faire preuve de « bienveillance, en accentuant l’accompagnement personnel, pour l’épreuve de philosophie comme pour le Grand Oral ». Il ajoute que ce dernier sera « aménagé » : « l’élève pourra, présenter un mot de son professeur pour signaler les parties du programme non vues », explique-t-il.

Quelques jours avant, Emmanuel Macron avait confirmé, lors d’une réunion avec la presse régionale, que la philosophie et le Grand Oral seraient bien maintenus en présentiel au mois de juin, malgré une vive opposition des syndicats et associations d’enseignants. Tout comme les autres examens ayant des épreuves terminales. « En aucun cas, nous n’aurons des examens et des diplômes au rabais », avait-il déclaré, précisant que « certaines épreuves qui devaient se tenir en mars sont passées en contrôle continu du fait de l’épidémie. »