Nommé ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel le 21 septembre 2024, sous l’autorité d’Anne Genetet, Alexandre Portier était interviewé ce dimanche 20 octobre sur France 3 Rhône-Alpes. Alors que ce nouveau portefeuille interroge, voire inquiète certains syndicats, le ministre délégué s’est exprimé sur les chantiers sur lesquels il souhaite travailler prioritairement.
Trois missions prioritaires
Pour Alexandre Portier, la première mission prioritaire est de ne laisser aucun enfant « sur le bord du chemin. Quand je dis ça, je pense en particulier aux enfants en situation de handicap, plus de 500 000 dans le pays sur les 12 millions d’élèves qu’on accueille », a-t-il rappelé. Le second chantier porte sur « la question de l’école rurale : je suis très attaché à l’égalité des chances, je suis un enfant de l’école communale, de l’école laïque, a expliqué le ministre. Ce que je vois aujourd’hui, c’est qu’on est dans un pays où on raisonne beaucoup autour des grandes métropoles, et qu’on oublie que l’école rurale est un vrai modèle de réussite, où on a moins de phénomènes de violence, de harcèlement scolaire et des résultats qui sont supérieurs à la moyenne ».
Enfin, dernière question prioritaire pour le ministre, celle de « l’orientation scolaire : il n’y a pas qu’une manière de réussir, il y en a plusieurs mais encore faut-il donner toutes les cartes aux jeunes pour y arriver », a-t-il estimé.
Sortir du « culte français de la note »
Pour cela, le ministre souhaite sortir « du culte français de la note et du diplôme », et penser « à une vision beaucoup plus large de ce qu’est la réussite scolaire ». Pour lui, « la réussite, c’est d’abord de former des citoyens libres, éclairés, d’où la question de la laïcité qui est centrale dans nos débats ».
Selon Alexandre Portier, pourtant, « la situation en matière de laïcité aujourd’hui n’est pas satisfaisante. On a eu une amélioration légère en septembre mais si on regarde sur le long terme, la situation se dégrade », a-t-il affirmé, évoquant des atteintes à la laïcité multipliées par deux en deux ans. « On va mettre le paquet en matière de formation de nos enseignants pour qu’ils puissent eux-mêmes au niveau des établissements être capables de répondre aux questions que se posent les élèves, aux défis qui peuvent être posés à l’institution au quotidien », a-t-il indiqué.
« Tout le monde voit bien les difficultés que pose le téléphone portable »
Enfin, Alexandre Portier s’est dit favorable à l’interdiction des téléphones portables dans les établissements scolaires, évoquée il y a quelques mois par l’ancienne ministre de l’Education, Nicole Belloubet. Cette dernière souhaitait instaurer une « pause numérique complète pendant le temps du collège », pour éviter les dérives liées à l’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes, notamment en matière de harcèlement scolaire.
Une idée à laquelle le nouveau ministre délégué semble adhérer pleinement. « Tout le monde voit bien les difficultés que pose le téléphone portable dans les établissements, je pense qu’il n’y a pas sa place », a-t-il souligné. Rappelant que « la loi en 2018 dit très clairement que l’objectif c’est de sortir le téléphone portable de nos établissements », le ministre a estimé qu’ « il faut qu’on soit ferme et qu’on s’en donne les moyens. Ça pose beaucoup de questions pratiques sur le terrain, qu’il faut qu’on entende, côté ministère, mais notre mission c’est d’accompagner [les établissements] pour qu’ils y arrivent ».
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