Le ministère de l’Education nationale a présenté son plan de sécurisation des établissements scolaires ce 4 avril 2024. Image : Getty

Cyberattaques, agression d’élèves, menaces à l’encontre de chefs d’établissements… Alors que, ces dernières semaines, une succession d’incidents remettent en cause la sécurité au sein des établissements scolaires, le ministère de l’Education nationale a présenté de nouvelles mesures de protection des élèves et personnels. Il a dévoilé, lors d’une rencontre interministérielle ce 4 avril 2024, son nouveau plan en trois axes, pour « déployer un bouclier autour de l’école ».

« Assurer la sécurité des élèves »

Le premier axe, « assurer la sécurité de tous les élèves pour un climat scolaire apaisé », vise ainsi le « 100 % prévention, 100 % détection, 100 % solutions » dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Il prévoit notamment une « formation de tous les enseignants, personnels éducation, AESH et professionnels de la jeunesse et des collectivités », le développement de « cours d’empathie pour développer les compétences psychosociales des élèves », ou encore un « partenariat avec la gendarmerie et la police nationales pour des actions de sensibilisation ».

La plupart des mesures recensées dans cet axe sont issues du plan anti-harcèlement présenté par l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne fin septembre 2023.

150 emplois supplémentaires sont « 100 % dédiés au harcèlement au sein des académies », souligne aussi le ministère. Une application, Faits établissement, destinée à signaler les « faits préoccupants » survenus au sein des établissements, est également en cours de déploiement.

« Protéger les personnels »

Le deuxième axe, « Protéger tous les personnels de l’Éducation nationale », a pour objectif, entre autres, de « renforcer l’autorité des professeurs et personnels de direction en cas d’atteintes aux principes de la République ». Ainsi, le plan indique que « toute contestation d’enseignement donne systématiquement lieu à une procédure disciplinaire », et qu’une « cellule d’appui pédagogique » est disponible dans chaque académie pour aider les professeurs face aux contestations d’enseignement.

Il fait également état de « partenariats opérationnels renforcés avec les forces de sécurité », et l’« engagement systématique d’une procédure en cas d’agression ». Un guide pratique a d’ailleurs été publié sur Eduscol pour rappeler aux personnels les procédures et les dispositifs sur lesquels s’appuyer en cas de besoin.

« Sécuriser les enceintes scolaires »

Avec le troisième axe, « Sécuriser les enceintes scolaires », le ministère souhaite renforcer la « sanctuarisation de l’école », notamment via l’élaboration de plans particulier de mise en sûreté (PPMS). Ces PPMS concernent « 100 % des établissements », selon le ministère, et « organisent la réponse face aux risques majeurs […] ou aux menaces ». Le ministère indique également que plus de 1,53 milliard d’euros a été investi « en faveur du bâti scolaire sur les cinq dernières années ».

Parmi les nouveaux dispositifs, le ministère mentionne la « création d’une équipe mobile de sécurité nationale ». Cette « réserve de 20 agents expérimentés pourra être projetée sur tout le territoire en moins de 48h en cas de crise aiguë », précise-t-il. Une mesure annoncée par la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet fin mars, à la suite des menaces d’attentats qui ont visé plus de 130 établissements les semaines précédentes.