L’association souhaite s’appuyer sur les prévisions démographiques de l’Insee pour élaborer un « protocole national ». Image : Getty

Pour éviter les « séquences de stress » concernant les fermetures de classes, les maires de France réclament une nouvelle méthode d’élaboration de la carte scolaire. « Les élus veulent sortir des séquences de stress annuel, entre décembre et mars, liées à l’annonce des ouvertures et, surtout, des fermetures de classes, ils ne veulent plus être mis devant le fait accompli », a notamment déploré Frédéric Leturque, co-président de la commission éducation de l’association des maires de France (AMF) et maire d’Arras, à l’occasion d’une réunion avec la ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse Nicole Belloubet mardi 2 avril 2024.  

L’AMF dénonce en particulier « une gestion comptable de l’année à l’année » . « Il faut qu’on soit dans une stratégie à moyen terme, donc trois ans (…), qu’on tienne compte du nombre d’élèves, mais aussi de la situation sociale et économique des territoires » , a ajouté Frédéric Leturque à l’occasion d’un point presse.

Une nouvelle méthode de travail pourrait être testée en 2025

L’association des maires de France demande donc à ce que les projets de fermeture de classes soient soumis à l’avis consultatif de l’ensemble des maires, et pas seulement des maires de communes de moins de 5 000 habitants comme aujourd’hui.

L’association souhaite notamment s’appuyer sur les prévisions démographiques de l’Insee pour élaborer un « protocole national » qui permettra de « poser les conditions du dialogue entre élus et représentants de l’Éducation nationale ». Cette nouvelle méthode de travail pourrait être testée « dès la rentrée 2025 », aussi bien « en milieu rural qu’en milieu urbain », a précisé Frédéric Leturque à l’issue de l’entretien avec la ministre.

Des fermetures de classes à venir dans les zones rurales

Cette intervention de l’association des maires de France intervient deux mois après que l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa Castera ait rappelé la fermeture à venir de classes dans les zones rurales. Elle avait argumenté en estimant que « si le nombre d’enfants est trop réduit pour une classe donnée, c’est toute l’émulation qui est remise en cause et la capacité de progression des enfants. »

Pour rappel, les classes en France présentent la taille moyenne la plus élevée d’Europe avec une moyenne de 22 élèves par classe pour le niveau élémentaire, et 26 élèves par classe au collège. A titre de comparaison, la moyenne dans l’Union Européenne est de 19 élèves par classe en élémentaire et 21 au collège.