Article publié le 13 décembre, mis à jour le 21

Le ministre de l’Éducation nationale souhaite créer « un choc de savoirs ». Pour cela, il a présenté mardi 5 décembre 2023 lors d’une conférence de presse une série de « mesures fortes » pour relever le niveau des élèves, jugé insuffisant. Des annonces qui interviennent peu après la publication de la dernière étude PISA, dans laquelle la France se classe 23e avec des résultats « parmi les plus bas jamais mesurés » dont une chute vertigineuse du niveau en mathématiques.
Parmi les mesures phare annoncées par Gabriel Attal pour relever le niveau des élèves, la mise en place de groupes de niveau au collège. Ils concerneront le français et les mathématiques et seront dédiés aux élèves de 6e et de 5e dès la rentrée 2024. Le dispositif s’étendra en 4e et en 3e à la rentrée 2025. Trois groupes, limités à 15 élèves chacun, seront ainsi créés par niveau (1, 2 et 3), le 1er correspondant au groupe dont les élèves ont le plus de difficultés.

Pour les enseignants, cette mesure est impossible à mettre en place faute d’effectifs, sans oublier de sérieuses difficultés d’organisation :

Pour ce professeur d’histoire en collège, de toute façon, ces groupes de niveau ne serviront à rien, faute d’une refonte totale des programmes en primaire et d’une baisse du nombre d’élèves par classe :

Gabriel Attal annonce des créations de postes

Or, Gabriel Attal annonce ce jour, jeudi 21 décembre, la création de postes pour pouvoir encadrer ces groupes de niveau. On lit ainsi dans Le Parisien que le ministre de l’Education nationale « a décidé d’annuler la suppression des 484 postes prévus dans le second degré et d’en créer 574. Soit 1 058 postes d’enseignants maintenus ou créés au collège et au lycée. »

En effet précise le quotidien, « la création de groupes de niveau va nécessiter 1 150 professeurs de français supplémentaires et autant de mathématiques. » Sans effectifs supplémentaires, impossible donc de mettre en place des groupes de niveau de 15 élèves.

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