Pour Guislaine David, co-secrétaire générale et porte parole du SNUipp-FSU, ces évaluations sont très discutables à cause de la nécessité d’avoir des résultats. Image : Getty

Une intersyndicale composée de Sud éducation, la CGT Éduc’Action, la FSU-SNUipp, SNUDI-DO et le Snalc, appelle dans un communiqué publié le 24 novembre 2023, la communauté éducative « à résister » aux évaluations d’école

Pour les syndicats, ces évaluations reviennent « à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine. »

Des autos-évaluations chronophages…

Pour rappel, les évaluations d’écoles ont été introduites avec la loi « pour une École de la confiance » lors de la rentrée de septembre 2022. Depuis, chaque école doit être évaluée une fois tous les 5 ans. L’objectif avec ces évaluations est de faire un diagnostic de ce qui fonctionne dans une école pour le valoriser et permettre aux différents partenaires (équipe enseignante, collectivité, familles, services périscolaires, …) de s’interroger et d’améliorer le fonctionnement de l’école, explique le ministère de l’Éducation nationale. Ces évaluations se font en deux temps. Une première auto-évaluation que doivent mettre en œuvre les équipes pédagogiques, et une évaluation externe généralement menée par des groupes d’évaluateurs constitués par les DSDEN.

Dans son communiqué, l’intersyndicale estime que « les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels » , mais plutôt « de créations de postes à hauteur des besoins, et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique. »

… qui s’apparentent plutôt à des audits

Mais ce qui pose surtout problème aux organisations syndicales, ce sont les évaluations externes. Dans son communiqué, l’intersyndicale estime que ces évaluations s’apparentent plutôt à des « audits » perçues par les personnels « au mieux comme inutiles, infantilisantes et chronophages, au pire comme maltraitantes. »

Pour Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, cette évaluation externe est très discutable à cause de la nécessité d’avoir des résultats. « Ces évaluations questionnent d’abord l’école sur le manque de résultats des équipes. » Elle regrette que ces évaluations ne soient d’aucune aide pour les membres de la communauté éducative car « elles ne font que reporter sur les équipes les difficultés que l’école rencontre, sans apporter de réelles solutions ni donner les moyens nécessaires aux établissements pour fonctionner. »

Dans son communiqué, l’intersyndicale annonce avoir demandé une audience auprès du ministre, afin « d’exiger […] l’abandon des évaluations d’école, la fin des pressions hiérarchiques et des menaces de sanctions visant les équipes et les personnels s’y opposant ou refusant d’entrer dans un tel dispositif. »