La DEPP explique que cette baisse des effectifs d’élèves est principalement due à une baisse démographique constatée depuis 2011. Image : Getty

Selon une analyse statistique effectuée par la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) de l’Education nationale publiée en octobre 2023, les écoles françaises ont vu leur nombre d’élèves dans le premier degré continuer de diminuer à la rentrée 2023. 

La DEPP estime que le nombre d’élèves à la rentrée 2023 est d’environ 6 350 000, comparé à 6 422 800 élèves en 2022, indiquant ainsi une diminution d’environ 73 000 élèves en France. Cette baisse fait suite à une diminution de 58 700 élèves observée entre les rentrées 2021 et 2022.

Une forte baisse démographique

Dans son rapport, la DEPP explique que cette diminution des effectifs d’élèves résulte principalement d’une baisse démographique. Selon les projections les plus récentes, cette diminution devrait se maintenir jusqu’en 2027. Ainsi, la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance estime que le nombre d’élèves atteindra environ 6 287 000 à la rentrée 2024 et 6 063 000 à la rentrée 2027, ce qui équivaut à une baisse globale comprise entre 1,0 % et 1,4 % chaque année. Cette baisse démographique avait par ailleurs entraîné la suppression de 1500 postes pour cette rentrée 2023

Seule exception, le nombre d’élèves dans les ULIS (unités spéciales qui accueillent des élèves en situation de handicap) a augmenté. En 2022, il y a eu 1 310 élèves de plus inscrits dans ces unités par rapport à l’année précédente, ce qui représente une augmentation de 2,4 %. Au total, les ULIS scolarisent maintenant 55 400 élèves, soit une augmentation significative de 20,1 % par rapport à la rentrée de 2012.

De fortes disparités en fonction des académies

Le rapport révèle également des disparités significatives entre les académies. Depuis 2012, les effectifs d’élèves ont diminué de 4,1 % sur l’ensemble du territoire. Cependant, ces baisses ne sont pas uniformes : certaines académies, telles que Paris, Besançon, Reims, Dijon et Limoges, ont enregistré des chutes de plus de 10 %, tandis que d’autres, comme Nice, Créteil, Versailles et Aix-Marseille, ont connu des augmentations de plus de 2 %. Dans les DROM, la situation est également contrastée, avec une augmentation notable des effectifs à Mayotte et en Guyane, mais une baisse significative en Martinique et en Guadeloupe.

Enfin, bien que les effectifs de collégiens aient augmenté de 3 900 élèves à la rentrée 2022 par rapport à l’année précédente, une baisse est prévue dans les années à venir en raison de l’arrivée de générations moins nombreuses au collège. Cette tendance est plus marquée dans les académies de Martinique et de Guadeloupe. Malgré cela, la mixité sociale entre les collèges a peu varié à l’échelle nationale entre 2003 et 2022, mais l’écart entre les secteurs public et privé s’est creusé, le privé devenant de plus en plus favorisé socialement, selon les données de l’analyse statistique de la DEPP.