Les cours d’empathie ont pour but d’encourager un comportement positif des enfants les uns envers les autres. Image : Getty

Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal, est actuellement au Danemark afin d’observer des « cours d’empathie. » Cette initiative s’inscrit dans le contexte de la lutte contre le harcèlement scolaire, l’une des trois grandes priorités du ministre.

Le choix du pays scandinave est loin d’être anodin. Selon une enquête réalisée en 2022 par l’Institut d’État pour la santé publique, le Danemark est aujourd’hui le pays en Europe où le taux de harcèlement scolaire est le plus bas, notamment grâce à leur dispositif « Fri for Mobberi » , qui peut littéralement se traduire par « libéré du harcèlement. »

Des dispositifs qui marchent

Cette méthode repose sur quatre valeurs fondamentales : la tolérance, le respect, la bienveillance et le courage. Elle vise à créer un sentiment de communauté parmi les enfants en mettant à leur disposition des outils spécifiques pour développer leurs compétences psychosociales dès la crèche, la maternelle et l’école élémentaire. 

Parmi les autres modèles nordiques mis en avant pour leur réussite dans la réduction du harcèlement scolaire, le dispositif finlandais « KiVa » possède les résultats les plus élevés, avec une baisse de 75 % des cas selon les données officielles.

Le programme comporte plusieurs composantes, dont l’une repose sur les « cours d’empathie » ou les « jeux de rôles. » Dès la maternelle, les élèves sont encouragés à se mettre à la place de différents personnages lors d’ateliers spécifiques. Le rôle de la victime vise à développer l’empathie, celui du harceleur a pour objectif de faire prendre conscience de ses responsabilités, tandis que le témoin est encouragé à signaler la situation aux adultes.

En plus de ces cours, le programme intègre la diffusion de films visant à sensibiliser les élèves, et des mises en situation dans des jeux vidéo dédiés.

Des initiatives similaires en France ? 

En France, le programme « Phare » a notamment été inspiré par « Fri for Mobberi » , et d’autres initiatives similaires. À la rentrée 2022, la France a lancé un projet pilote en partenariat avec des ONG qui gèrent ce programme au Danemark. Dix-sept écoles maternelles situées dans le 18e arrondissement de Paris et à Saint-Denis ont été impliquées dans cette initiative. En cette rentrée 2023, la méthode a été étendue à de nouvelles écoles situées dans les 19e et 20e arrondissements de Paris, ainsi qu’à Eragny (95) et à Montreuil (93), et a été introduite en crèche dans le 18e arrondissement et à Saint-Ouen.

Interrogée par Europe1, la coordinatrice du programme au sein de l’école maternelle Labori située dans le 18e arrondissement de Paris explique que « l’idée, ce n’est pas de traiter le harcèlement, c’est de le prévenir et de faire en sorte qu’il ne se produise pas.«