Plus de 1 250 postes n’ont pas été pourvus cette année au concours externe de professeurs des écoles. Image : Getty

Les aspirants enseignants se présenteront-ils bientôt au concours avec une licence en poche ? Dans un entretien accordé au journal Le Monde jeudi 29 juin 2023, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, a annoncé que le ministère travaillait sur une nouvelle formule pour le concours des professeurs des écoles. « Je souhaite placer le concours de professeur des écoles à bac + 3 sans renoncer à la mastérisation. Nous proposerons, après le concours, deux ans de formation rénovée et rémunérée. »

Pour rappel, le CRPE est actuellement accessible aux étudiants en deuxième année de master ainsi qu’aux personnes qui détiennent déjà un diplôme de master, soit cinq années après l’obtention du baccalauréat.

Lutter contre la pénurie d’enseignants

En rendant le concours accessible dès bac + 3, Pap Nidaye entend endiguer la pénurie d’enseignants. « Cela attirera davantage de candidats, notamment des étudiants défavorisés, nos futurs « hussards noirs de la République » a justifié le ministre. Selon le SGEN CFDT, au CRPE 2023, ce sont plus de 1250 postes qui ne sont pas pourvus. En janvier dernier, le syndicat s’était déjà insurgé devant les déclarations des députés Rilhac (Renaissance) et Arenas (LFI), qui proposaient déjà un recul de l’accessibilité du CRPE à bac + 3. Il évoquait alors une « Incroyable marche arrière qui ferait peser sur la dernière année de licence les mêmes problématiques que celles qui pèsent actuellement sur l’année de M2 : une année où il faudrait, à la fois, valider un diplôme universitaire, pour le coup déconnecté des problématiques professionnelles du métier de professeur des écoles (ce qui n’est pas le cas du master MEEF), tout en préparant un concours aux épreuves nécessairement académiques. »

Et pour ce qui est de faire appel aux contractuels pour combler les manques, le ministre de l’Éducation nationale entend bien pérenniser ce modèle. 

Davantage de contractuels

Dans son entretien au Monde, le ministre explique en effet que désormais, les ressources humaines dans l’Éducation nationale seront composées d’un corps de fonctionnaires auquel s’ajoute un volant d’agents contractuels. « Ce qui se dessine dans l’éducation nationale aujourd’hui, c’est un corps de fonctionnaires auquel s’ajoute un volant d’agents contractuels, formés et souvent expérimentés, puisque, en 2022, 87 % d’entre eux enseignaient déjà l’année précédente. Ils ne sont pas majoritairement embauchés à la dernière minute pour boucher les trous, contrairement à ce que j’entends. Certains choisissent la voie contractuelle pour des raisons de carrière ou de souplesse géographique. Il nous faut l’admettre. »

S’il reconnaît que pour le moment rien n’est encore gravé dans le marbre, le ministre de l’Éducation nationale espère pouvoir mettre cette réforme en place pour l’année scolaire 2025.