La promesse d’Emmanuel Macron d’instaurer un Service national universel se concrétise malgré les critiques . Getty

Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, a annoncé jeudi 15 juin qu’un Service national universel sera proposé dès le mois de mars 2024 aux élèves de Seconde, sous la forme d’un « séjour de cohésion » de 12 jours, en uniforme. Ce séjour sera organisé à l’initiative des équipes pédagogiques, qui devront répondre à un appel à projet.

Un dispositif qui s’ajoute au Service national universel existant hors école, déjà proposé aux jeunes qui souhaitent s’y engager.

Dans un entretien accordé au Figaro, la secrétaire d’Etat explique que ce séjour sera « un peu comme un voyage scolaire » et aura lieu « dans un autre département » que celui des élèves. Ces derniers seront avec leurs camarades de classe mais aussi avec « d’autres jeunes qu’ils ne connaissent pas. »

Perte des heures d’apprentissage

Problème : ce séjour aura lieu sur le temps scolaire, ce qui ne ravit pas la communauté enseignante. Bien que la généralisation du SNU voulue par le gouvernement ait été débattue ces dernières semaines avec plusieurs syndicats de l’éducation, ils sont nombreux à désapprouver la version finale du projet.

« C’est à nouveau une baisse du nombre d’heures consacrées aux apprentissages et la remise en cause du cadre national des programmes »

Communiqué intersyndical du 10 juin 2023

Une « militarisation de l’école » ?

D’autres éléments sont pointés du doigt, notamment le coût élevé du projet, ou le fait que ce séjour soit valorisé sur Parcoursup – du côté des élèves – et dans le cadre du pacte enseignant – du côté des professionnels. Les syndicats craignent que les enseignants et élèves non engagés dans ce dispositif soient ainsi lésés.

Plus généralement, le SNES « s’inquiète de voir l’institution faire la promotion, sous couvert d’innovation, d’une forme de militarisation de l’école au travers de la multiplication des dispositifs du type des classes de défense et de sécurité globale »