Rencontre avec Andrea, lycéenne mexicaine de passage pour l’année dans un lycée français, en Terminale. Getty

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Andrea, j’ai 19 ans. Je suis née en Californie, j’ai grandi à Uruapan au Mexique, où je suis dans un lycée privé. Je suis en France depuis plusieurs mois pour pour étudier la langue française, pendant un an, avant de commencer mes études professionnelles au Mexique. Je suis arrivée en août dernier par le biais d’une association, pour passer un an dans une classe de Terminale dans un lycée de Poissy, en région parisienne. Je suis accueillie dans une famille d’accueil pendant toute l’année scolaire.

J’ai déjà passé mon « bac » (bachillerato) au Mexique, donc je n’ai pas d’équivalences ou de diplôme à valider en France.

Pourquoi avoir choisi la France ? Est-ce que tu avais une certaine image de l’école française ?

J’ai choisi de venir en France principalement car j’étais attirée par la langue et la culture, que j’ai toujours trouvées très riches et intéressantes, et j’ai simplement imaginé une école qui favoriserait cette appréciation de la langue, de l’art et de l’histoire.

Quelle est la première chose qui t’a marquée en arrivant dans un lycée français ?

La première chose qui m’a beaucoup marquée, c’est la rigueur et l’exigence du système de notation français. Le fait qu’un système de notation 0-20 soit utilisé, où une note de 20 est pratiquement irréalisable, et où les élèves ont une moyenne globale relativement faible m’a vraiment surprise. Dans mon lycée au Mexique, les bons élèves ont quasiment tout le temps 19 ou 20, mais leur moyenne en France serait l’équivalent d’un 16 ou d’un 18 maximum. C’est un système beaucoup plus rigoureux, et les enseignants ont tendance à avoir des normes d’évaluation élevées.

Quelles sont les différences entre le système scolaire français et le système mexicain ?

Une chose à laquelle j’ai eu du mal à m’adapter, c’est définitivement les horaires. Contrairement à la France, au Mexique les cours commencent généralement entre 7 et 8 heures du matin, mais se terminent à 14 heures, ce qui laisse suffisamment de temps aux élèves pour étudier, faire leurs devoirs et faire des activités parascolaires, ce que je vois très rarement ici. Je préfère largement commencer un peu plus tôt pour pouvoir profiter de mon après-midi, et je pense que c’est beaucoup plus sain pour les jeunes. 

En ce qui concerne les matières abordées au lycée, le système éducatif mexicain base beaucoup les cours sur la pratique et sur l’application des connaissances dans nos prochains métiers. En France, les cours sont davantage centrés sur la théorie.

Sur le contenu des cours, j’ai pu noter quelques différences d’après mon expérience personnelle. Au Mexique, vous acquérez une plus grande quantité de connaissances générales dans diverses matières, en plus de votre spécialisation (les spécialisations sont moins nombreuses). Ici, il y a beaucoup d’options de spécialisation, et les étudiants sont justement plus concentrés sur leur spécialité et moins sur les sujets qui sont en dehors de leur domaine d’intérêt. Les deux ont des aspects positifs et négatifs, et il y a de toute façon des variations dans chaque système éducatif.  Chaque élève peut vivre une expérience unique.

Est-ce que l’adaptation a été difficile par moments ?

Ce n’était pas du tout facile de faire la transition, non seulement à cause de la langue, mais parce qu’en général les cours semblent plus lourds et plus longs, et à cela il faut ajouter les devoirs qu’il faut faire en fin d’après-midi.

Finalement, comment s’est passée l’année pour toi ?

Je suis très satisfaite de mon année, ce n’est pas une expérience facile, mais on apprend beaucoup plus en étant dans un pays différent. L’école, les changements que vous devez apporter à votre routine quotidienne pour vous adapter à une autre culture… Cette année, j’ai réussi à découvrir bien plus de choses que ce que j’imaginais : les voyages avec la famille dans les différentes régions de France, l’école, les sorties scolaires (je suis par exemple allée avec ma classe à l’Assemblée Nationale), la cuisine française, les visites de musées, d’expositions, les concerts… Mais ce que j’ai le plus apprécié, c’est de rencontrer des personnes aux histoires et aux parcours très différents et de connaître toutes les différentes cultures présentes en France, qui en font ce qu’elle est.

Je suis très reconnaissante envers la famille qui m’a acceptée avec beaucoup d’affection et m’a soutenue dans les moments difficiles, mais aussi envers les enseignants et les amis que je me suis faits au lycée, qui m’ont aidée à me sentir bien. Toutes ces personnes ont rendu cette expérience possible.