Emmanuel Macron était en visite dans un lycée de Saintes ce jeudi 4 mai, où il était attendu pour présenter les grands axes de la réforme du lycée professionnel. Le président était accompagné des ministres de l’Education Nationale Pap Ndiaye, du Travail Olivier Dussopt et de l’Enseignement professionnel Carole Grandjean. Un déplacement qui s’annonçait agité, en pleine crise des retraites – d’autant plus que le projet de réforme du lycée professionnel est lui-même fermement rejeté par les syndicats.

Une prise de parole perturbée

Malgré l’interdiction de la préfecture de Charente-Maritime de former tout « attroupement » autour du lycée Bernard-Palissy, de nombreux manifestants étaient présents pour réserver un accueil hostile au chef de l’Etat. Ils ont été « tenus à l’écart » rapporte TF1.

Une coupure d’électricité, revendiquée par la CGT Enedis, est ensuite venue compromettre la prise de parole d’Emmanuel Macron, qui a pu être sonorisée au moyen d’un groupe électrogène.

« 100% d’insertion professionnelle »

A midi, Emmanuel Macron a finalement pu présenter les principaux points de la réforme, à travers trois objectifs affichés : réduire le décrochage, important dans l’enseignement professionnel ; favoriser « 100% d’insertion professionnelle » ; « reconnaître l’engagement des enseignants de lycée professionnel. » Pour ce faire, le chef de l’Etat a confirmé que le gouvernement investirait « près d’un milliard d’euros par an » dans l’enseignement professionnel, « un système mal fichu » selon lui.

« Ce n’est pas simplement une réforme, c’est une cause nationale »

Emmanuel Macron

Plusieurs mesures ont ainsi été évoquées :

  • une augmentation de la durée des stages selon le parcours de l’élève, par exemple si celui-ci prévoit d’intégrer directement le marché de l’emploi. Sur ce point, le gouvernement a fait marche arrière : il souhaitait initialement augmenter la durée des périodes de stage en entreprise d’environ 50%.
  • une gratification par l’Etat des lycéens stagiaires
  • une carte des formations plus adaptée aux besoins économiques de chaque région – et donc au marché de l’emploi – et la création de filières d’avenir (numérique, écologie…)
  • une meilleure « transparence » sur les débouchés et les taux d’insertion des formations de chaque établissement
  • des liens renforcés avec le monde du travail : des « bureaux des entreprises » dans les lycées – notamment pour nouer des partenariats – un mentor venu du monde de l’entreprise pour chaque élève, et davantage de professeurs associés et de professionnels en classe.
  • une meilleure découverte des métiers pour les collégiens, qui bénéficieront dès la classe de 5e d’un « temps dédié » animé notamment par des enseignants de lycées professionnels
  • contre le décrochage scolaire, un « enseignement plus adapté aux besoins des élèves » , un meilleur accompagnement de chacun, des travaux « en petits groupes » et un dispositif de « collaborations entre enseignants, missions locales et écoles de la deuxième chance »
  • une revalorisation pour les enseignants de lycée professionnel engagés dans de nouvelles missions

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