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Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a présenté ce 26 mai, lors d’une conférence de presse, les conclusions du Grenelle de l’Education lancé en octobre dernier. Cette grande concertation avait pour but de replacer les enseignants « au centre de la société », à travers des ateliers de réflexion autour de la revalorisation, la formation, ou encore la gouvernance des écoles.

2 000 euros minimum de salaire pour tous les profs d’ici 2025

Lors de cette conférence, Jean-Michel Blanquer a notamment annoncé le déblocage d’une enveloppe de 700 millions d’euros dédiée aux revalorisations. 100 millions d’euros seront consacrés à « la montée en puissance des mesures de 2021 », 400 millions à « la mise en oeuvre des nouveaux engagements » (qui seront discutés avec les syndicats durant le mois de juin) et 200 millions à « la protection sociale complémentaire ». L’objectif, a assuré le ministre, est qu’ « avant 2025, il n’y ait plus un seul professeur qui gagne moins de 2 000 euros par mois dans notre système scolaire ».

Le ministre cible en particulier les jeunes enseignants, mais « cette revalorisation pourra concerner aussi les milieux de carrière ».

« Il faut qu’on touche aux vacances »

 Invité à s’exprimer sur Public sénat à ce sujet, le sénateur Stéphane Piednoir a estimé que cette revalorisation salariale devait donner lieu à des concessions de la part des enseignants.

Il a reconnu qu’il était « totalement inadmissible » qu’« avec un bac+5, un enseignant démarre à 1 450 euros net par mois ». « En revanche, côté enseignant, il faut qu’on arrête ce conservatisme », a-t-il estimé. « On ne peut pas réclamer 2 000 € net par mois en entrée de carrière, ce qui me paraît assez illusoire, et à côté de ça, ne rien toucher au statut des enseignants. Il faudrait que ça bouge, et notamment sur les vacances. J’ai toujours dit qu’on avait de trop longues vacances, aussi bien pour les enseignants que pour les élèves, il faut qu’on y touche » a-t-il affirmé.

Une déclaration qui a fait vivement réagir les professeurs.

« Ça ne sert à rien de se faire peur »

Sur francetvinfo ce 27 mai, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a assuré que la question de l’allongement du temps de travail « n’a pas été abordée par le ministère » devant les syndicats. Elle « a plané, mais hier elle n’a pas été abordée, ça ne sert à rien de se faire peur », a-t-il assuré. Le travail sur la revalorisation des salaires enseignants « ne doit pas être avec une logique de la carotte et du bâton », a-t-il estimé.

Egalement interviewée sur francetvinfo, la co-secrétaire générale du Snuipp-FSU Guislaine David a indiqué que les enseignants étaient « très déçus » par les mesures du Grenelle du l’Education. « On ne peut pas se satisfaire de 30 euros par mois d’augmentation. Il faut aller au-delà, en fonction bien évidemment, du nombre d’années et des salaires », a-t-elle estimé.