Concernant les mutations, Nicole Belloubet envisage des systèmes qui permettraient aux candidats de passer le concours dans les régions où ils souhaitent exercer. Image : Getty

A l’occasion d’un entretien accordé à La Dépêche dimanche 14 avril, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, est revenue sur la question de l’attractivité du métier d’enseignant. Elle a notamment commenté les annonces précédemment faites par le Président de la République Emmanuel Macron concernant le passage du concours à un niveau Bac+3

Elle a expliqué que cette réforme permettrait aux étudiants ayant obtenu une licence dans un domaine spécifique, comme l’anglais par exemple, de passer le concours de recrutement des enseignants à Bac+3. Par la suite, ils suivraient un parcours similaire à celui des professeurs des écoles, comprenant une première année de stage en pratiques accompagnées et une deuxième année avec des stages en responsabilité.

Ces futurs enseignants travailleraient en binôme avec des enseignants expérimentés et seraient rémunérés pendant ces deux années de formation. « Nous reprenons complètement la formation initiale. Sur la formation des professeurs, c’est une vraie révolution que le Président de la République m’a demandé de préparer » a-t-elle ajoutée. 

Une refonte du système de mutation pour améliorer l’attractivité ?

Sur la question de l’affectation des enseignants, régulièrement pointée du doigt comme étant un « frein » à l’attractivité du métier, Nicole Belloubet a confié qu’elle envisageait actuellement des systèmes permettant aux candidats de passer le concours dans les régions où ils souhaitent exercer. Elle a cependant précisé qu’aucune annonce officielle n’était prévue pour le moment.

Elle est également revenue sur les contestations qui concernent la mise en place des groupes de niveaux. Pour rappel, cette mesure fermement rejetée par la communauté éducative est accusée « d’accentuer le tri social et de désorganiser les écoles, collèges et lycées. » La ministre estime que « les craintes des enseignants peuvent être atténuées. » Elle a rappelé que ces groupes ne seraient pas figés, et que ce sont les professeurs qui décideront dans quels groupes les élèves iront, sur la base notamment d’évaluations réalisées en classe entière.