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Le contexte sanitaire actuel a amené le ministre de l’Education nationale à repenser l’organisation du bac 2021. Le 21 janvier dernier, il annonçait ainsi que les épreuves de spécialité au baccalauréat seraient remplacées par du contrôle continu. Il promettait également « un cadre de travail commun » et « un guide d’évaluation du contrôle continu » à destination des équipes pédagogiques. C’est chose faite. Depuis le 10 février, ce guide intitulé « évaluer dans le cadre du contrôle continu », pour la classe de terminale de la voie générale et de la voie technologique, est en ligne sur le site Eduscol.

Son objectif ? Fixer pour chaque enseignement de spécialité et de tronc commun en terminale au bac 2021, « le calcul des moyennes des deux modalités d’évaluations formative et sommative », « la diversité des types d’exercices composant l’évaluation : exercices courts, travaux en présentiel ou à distance, travaux longs… » ou encore « la robustesse des moyennes, garanties par un nombre minimal de notes par période et un nombre suffisant d’exercices variés », précise le ministère.

Pour lui, ce cadrage permet de « garantir la pleine légitimité du baccalauréat comme examen national et la confiance que les établissements d’enseignement supérieur peuvent avoir dans l’évaluation menée par les enseignants dans les lycées ».

Ce guide, en application dès le 2e trimestre de l’année scolaire 2020-2021, a été élaboré par l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche.

« Un instrument de contrôle »

Après consultation de ce document, les syndicats d’enseignants n’ont pas hésité à le critiquer. La CGT Éduc’action a en effet publié un communiqué de presse ce 17 février 2021 en ce sens. « Outre le fait édifiant de voir arriver un tel guide alors que le 2e trimestre est quasiment terminé », elle indique condamner « avec la plus grande fermeté son contenu ».
Pour le syndicat, « l’introduction de ce guide révèle sans fard les deux principales raisons d’être du bac « Blanquer », pour celles et ceux qui en doutaient encore », écrit-il.
Selon lui, « puisque, désormais, tous les élèves n’ont plus le droit d’accéder à l’université, c’est aux lycées, via Parcoursup, de permettre aux établissements d’enseignement supérieur de faire leur marché parmi les élèves. » Il relève également que, par le biais de ce guide, le ministère « cherche à cadrer de façon de plus en plus étroite le travail des enseignant·es. » Ainsi, cette manière de procéder « change radicalement l’évaluation au lycée : elle perd son rôle d’outil pédagogique visant la progression des élèves pour se réduire à un instrument de contrôle à des fins de sélection. »

La CGT Éduc’action appelle ainsi « les personnels à refuser collectivement cette remise en cause de leur liberté pédagogique et continue d’exiger l’abrogation des réformes Blanquer ».