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Les résultats d’une enquête Ipsos – initiée par la fédération syndicale FSU – ont été rendus publics par France Inter ce mardi 1er décembre. Ils dévoilent l’insatisfaction des professionnels de l’enseignement et des parents d’élèves concernant l’action de Jean-Michel Blanquer face à la crise sanitaire.

Des décisions décriées

Le sondage a été réalisé sur internet du 17 au 20 novembre, et a recensé les avis de 850 enseignants, 150 personnels de l’Éducation nationale non-enseignants et 500 parents d’élèves.

Les chiffres sont significatifs : 71% des personnels d’éducation et 55% des parents interrogés estiment que la gestion de la crise par le ministre de l’Education n’est pas satisfaisante.

En octobre déjà, le sondage OpinionWay pour le syndicat enseignant SNES-FSU révélait une insatisfaction de 81% des professeurs du secondaire invités à s’exprimer sur la gestion de la crise par J-M Blanquer :

Snes-FSU

Des personnels qui s’adaptent

En revanche, les « trois quarts des personnels de l’Éducation nationale et des parents interrogés sont globalement satisfaits de la gestion de la crise par les acteurs de terrain » : les efforts des professeurs et chefs d’établissements ont donc été remarqués.

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, a confié à ce propos à France Inter : « Il y a une satisfaction des parents et des enseignants sur la façon dont le terrain s’est débrouillé avec cette crise » , ajoutant que « tout le monde reconnait qu’il y a eu une forte mobilisation et c’est une bonne surprise. »

Malgré ces efforts, les conséquences de la crise sanitaire continuent d’inquiéter : 77% des enseignants et 60% des parents sont préoccupés par l’impact de la crise sur la scolarité et les apprentissages. 64% des enseignants, 44% des parents, sont inquiets pour la santé des enfants et pour la leur. La décision du gouvernement de ne pas fermer les écoles pour ce second confinement semble toujours poser question.

Un contexte déjà conflictuel

Depuis sa prise de poste, les critiques se multiplient envers J-M Blanquer, témoignant d’une rupture profonde entre la communauté éducative et son ministre. Une rupture qui ne cesse de s’approfondir au fil des événements : la dégradation des conditions de travail, le difficile hommage à Samuel Paty, ou plus récemment, le colloque sur l’éducation organisé sans la présence d’enseignants sont autant de facteurs qui ont brisé la confiance envers le ministre.

Il y a quelques jours, la FSU publiait une tribune sévère, évoquant le « discrédit » de l’Education nationale et l’accusant de nombreux maux : ses « mensonges sur les masques », son « manque d’anticipation », son « déni sur les chiffres des contaminations » ou encore son « empathie médiatisée » qualifiée de « façade ».

Au-delà de l’action d’un ministère ou d’un gouvernement, il s’agissait dans ce texte de viser Jean-Michel Blanquer lui-même, et plus particulièrement sa vision de l’éducation. On lui reproche notamment de renforcer les inégalités à travers ses réformes et d’encourager un retour à « l’élitisme ». « Ce ministre pense une école qu’il ne connaît pas. Quand on critique ses réformes, c’est lui que l’on critique. »