Mise à jour du 26 novembre

Dans un communiqué publié aujourd’hui, la Conférence des présidents d’université (CPU) estime que « c’est la perspective d’une réouverture totale des établissements au début du deuxième semestre qui est seule cohérente ». Elle préconise donc « une réouverture maîtrisée, progressive, [des universités] dès le début du mois de janvier » Elle reconnaît en effet que « les étudiants, déjà fragilisés et inquiets, doivent pouvoir poursuivre leur travail et leurs révisions le plus sereinement possible ».

Toutefois, elle demande que la reprise en présentiel soit progressive, « en commençant par les étudiants les plus fragiles », et « les formations de Master à petits effectifs, dans des conditions sanitaires strictes ». Elle dénonce en effet « la différence de traitement incompréhensible » entre les élèves de BTS et de classes préparatoires aux grandes écoles (dont les cours sont maintenus en présentiel), et les étudiants à l’université.

La CPU devrait rencontrer la ministre de l’Enseignement supérieur et le Premier ministre « dans les prochains jours pour travailler sur les conditions de réouverture des universités« .

Article publié le 25 novembre

Pas de retour en classe pour les étudiants d’université avant février 2021. C’est ce qu’a annoncé hier Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée consacrée aux différentes étapes du déconfinement. A partir du 20 janvier 2021, « les lycées qui fonctionnent actuellement par demi-groupes pourront être pleinement rouverts avec la totalité des élèves présents pendant les cours. Quinze jours plus tard, ce sont les universités qui pourront reprendre les cours avec là aussi une présence physique de tous les étudiants », a ainsi déclaré le Président de la République.

Le président de la Conférence des présidents d’université (CPU) Gilles Roussel s’est dit sur Europe 1 « plutôt satisfait des annonces concernant les universités car cela va permettre de ne pas changer le protocole en cours, cela donne plus de stabilité aux étudiants et plus de visibilité jusqu’à la fin du premier semestre ». Toutefois, du côté des étudiants et de leurs enseignants, le ressenti n’est pas le même.

https://twitter.com/Maitre_de_conf/status/1331501351961030659?ref_src=twsrc%5Etfw

Les témoignages allant dans le même sens se sont multipliés depuis l’allocution du Président. « Subsister, certains n’y arrivent plus sur le plan matériel. Joindre les deux bouts, se priver de repas, de chauffage, d’électricité, voilà jusqu’où vont les dégâts de la crise pour une partie de la population. Je suis chanceux, ce n’est que sur le plan moral que je tente de subsister », déplore ainsi Matis, étudiant de M1, dans le Huffington Post. « Combien de temps pourrons-nous encore tenir? Les universités rouvriront le 3 février 2021 au plus tôt. 70 jours à tenir dans cette lessiveuse avant de pouvoir seulement espérer en sortir ».

Dans le Monde, Sofia, en licence, craint quant à elle de ne pas pouvoir aller au bout de son année. « Déjà en temps normal, l’idée de ne pas réussir m’angoisse. En ce moment, j’ai beaucoup plus peur de décrocher ».

Des témoignages que viennent confirmer une enquête du Centre National de Ressources et de Résilience (CN2R), publiée le 23 octobre dernier, consacrée à l’impact du confinement de mars 2020 sur la santé mentale des étudiants. Selon l’étude, 16,1% des 70 000 répondants se sentaient en dépression, 22,4% en détresse sévère, 24,7% en stress important, et 11,4% avaient même des idées suicidaires.