Parlez-nous de votre parcours universitaire.

 « Après un bac S, j’ai fait une prépa aux écoles de commerce à Versailles pendant 2 ans. J’ai ensuite intégré HEC en 2009 où j’ai effectué ma L3 ainsi que mes deux années de masters. J’ai réalisé une partie de ma dernière année de master aux États-Unis dans l’Indiana. Un parcours assez classique, selon moi, mais très formateur ! »

Comment est née votre passion pour la voile ?

« J’ai grandi en région parisienne. Le bateau ne m’était donc pas prédestiné. Par contre, j’ai une famille qui apprécie énormément la mer. Dès que nous nous rendions en bord de mer, nous en profitions pour aller voir les ports, admirer les bateaux, se baigner et même faire du surf. En été, je participais souvent à des stages de voile avec mes cousins. J’ai donc toujours eu un petit pied dans l’eau… La mer est pour moi quelque chose de beau et fascinant. Dès que je pouvais faire du bateau, je saisissais l’occasion. Puis, j’ai rencontré mon conjoint qui m’a fait découvrir la course au large et plus particulièrement la mini-transat, une course transatlantique en solitaire sur des petits bateaux à laquelle il a participé en 2013 et 2015. C’est donc en le suivant sur ces courses que j’ai vraiment eu envie de me lancer. Tout est arrivé petit à petit ! »

Vous allez participer au Vendée Globe 2020 dont le départ sera lancé le 8 novembre prochain. Racontez-nous votre rencontre avec la Banque Populaire.

Clarisse Crémer / Photo : Jérémy Lecaudey / BPCE

« La rencontre s’est faite en 2018. Le « Team Banque Populaire » m’a proposé d’être leur skippeur pour ce Vendée Globe 2020. Ça a été une surprise et une chance immense pour moi ! Je me devais donc d’être à la hauteur. Puis, s’en sont suivis de nombreux entraînements bien que le projet ait été assez court : moins de deux ans pour se préparer au Vendée Globe. Un moment fort ? La rencontre avec Armel Le Cléac’h, vainqueur du dernier Vendée Globe. Il a été mon exemple pendant près de 6 mois. C’est quelqu’un de très serein et qui ne rajoute pas du stress au stress. Il m’a expliqué clairement les choses et ça m’a permis d’évoluer dans de très bonnes conditions et de façon accélérée. »

Qu’allez-vous emporter avant tout sur votre bateau ?

« De la nourriture et des vêtements, bien sûr : ce sont des choses essentielles pour survivre. Et après, ce sera plutôt des plaisirs : des petites peluches qui me remontent le moral, des photos de ma famille, des livres, de la musique, quelques films. Tout un tas de petites choses qui me permettent de tenir 3 mois avec le moral. »

Qu’est ce qui sera le plus dur à bord pour vous ?

 « C’est mon premier Vendée Globe, mon premier tour du monde en solitaire, la première fois que je vais passer autant de temps sur un bateau toute seule. Je ne sais donc pas ce qui sera le plus dur : peut-être le fait d’être seule sur le bateau ? Les problèmes techniques et les difficultés à les surmonter ? La peur lorsqu’il y aura du vent et des tempêtes ? L’éloignement avec mon mari ? Je n’en ai encore aucune idée… Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura des moments difficiles au cours de l’aventure mais j’essaie de m’y préparer psychologiquement et de les accepter avant même qu’ils aient lieu. Ça fait partie de l’aventure, il va falloir vivre avec et trouver les ressources au fond de soi pour les surmonter. »

A l’inverse, qu’est-ce qui sera le plus enthousiasmant ?

Clarisse Crémer / Photo : Jérémy Lecaudey / BPCE

« Pour ma part, ce qui me fascine, c’est de se dire qu’avec la seule force du vent, on peut se rendre d’un point A à un point B. La proximité avec les éléments naturels est aussi très enthousiasmante : la beauté des nuages, de la mer ainsi que les belles lumières en fonction des heures de la journée. Les galères du quotidien aussi, c’est parfois assez drôle et notamment quand on arrive à les surmonter. On se sent très fière. Il y a aussi les moments de partage à travers les vidéos : on essaie de montrer le quotidien à bord tout en étant le plus authentique possible. Enfin, le côté compétition est aussi très stimulant. » 

Un petit mot pour les scolaires ?

J’espère que vous m’enverrez tout plein d’énergie !