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Mise à jour du 23 septembre 2020

Une intersyndicale FSU a dénoncé hier dans un communiqué l’intégration de questions portant sur le confinement dans les évaluations nationales 2020. « Les professeurs et les familles n’ont pas été prévenus de la teneur des questions sur le confinement : or des questions imprévues d’ordre psychologique, avec des réponses binaires, peuvent être déstabilisantes pour certains élèves », déplore ainsi l’intersyndicale.

Elle pointe du doigt le fait que, dans le premier degré, les professeurs et élèves n’aient pas été prévenus du caractère facultatif de ces questions.

Pour le second degré, les syndicats s’inquiètent de l’intégration de questions portant sur les méthodes de travail des enseignants pendant le confinement. « A quoi pourront bien servir des résultats d’une enquête sur la perception par les élèves du travail des professeurs, intégrés à un test visant à évaluer les connaissances des élèves ? », s’interroge-t-ils ainsi.

« Le SNES-FSU, le SNUipp-FSU, le SNUEP-FSU et le SNEP-FSU dénoncent la confusion entretenue par le Ministère sur la nature de ces tests », indiquent ainsi les syndicats, qui exigent « que les personnels soient clairement informés du caractère facultatif de cette partie des évaluations nationales ». Pour eux, « ni l’école ni les élèves ne peuvent trouver un intérêt à la passation de ces évaluations nationales ».

Article publié le 15 septembre 2020

Depuis ce lundi, les évaluations nationales 2020 ont débuté en CP et en CE1. Pour certains professeurs, ces évaluations ne sont pas adaptées en cette rentrée particulière, et arrivent trop tôt dans l’année. 

« Elèves et enseignants ont encore besoin de retisser du lien »

Interrogée sur France Inter, la secrétaire générale du Snuipp-FSU Guislaine David affirmait hier avoir demandé au ministère l’annulation de ces évaluations nationales « qui ne sont pas adaptées, d’autant plus cette année parce que les enfants ont manqué un certain nombre de journées d’école ». Elle estime en effet que les élèves « ont des apprentissages en retard et ils ne peuvent pas être évalués de façon systématique ». 

Marie Gascard, cosecrétaire départementale du Snuipp-FSU de Haute-Garonne, souligne quant à elle dans La Dépêche  que « deux semaines après la rentrée, élèves et enseignants ont encore besoin de retisser du lien ». 

Les enseignants « ont d’abord besoin qu’on fasse confiance à leur professionnalité »

Début juillet, une intersyndicale publiait d’ailleurs un communiqué commun pour réclamer l’abandon du caractère obligatoire de ces évaluations.  Ils demandaient ainsi que « les outils d’évaluation soient mis à disposition des équipes sans être imposés ». 

En effet, les enseignants « ont d’abord besoin qu’on fasse confiance à leur professionnalité, pour […] mettre en œuvre les situations d’apprentissages et construire leurs outils en fonction des besoins », affirmaient-ils. 

Ce que confirme une enseignante du primaire nantaise interrogée par France Inter : « on voit dès le début de l’année les enfants qui auront besoin d’aide. On organise notre classe, on fait des petits groupes, on les prend en binôme ou de façon individuelle, mais il faut nous faire confiance, on sait faire ça, c’est notre métier ».