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Pourquoi avez-vous souhaité participer au concours « Ma classe a du talent » ?

Pour cette année scolaire (2018-2019), je cherchais un projet pour fédérer mon groupe classe et faciliter la vie en cours double, mais aussi pour instaurer une tâche finale qui motiverait mes élèves dans l’apprentissage des langues et responsabiliserait chacun d’entre eux. Ayant été affectée dans une école en immersion allemand, il m’a paru essentiel de mettre la langue et son usage au cœur du projet de classe et ce concours est tombé à pic. Grâce au thème choisi « les métiers de l’information et de la communication », j’y ai, de plus, trouvé une façon efficace de traiter les dangers de l’information erronée notamment.

Pouvez-vous présenter le projet pour lequel vous avez remporté le prix ?

La classe de CM1/CM2 a remporté le premier prix en allemand. Pour cela, nous avons travaillé par groupe sur l’histoire et le message que nous voulions faire passer. Les élèves ont voté pour le thème de « la fake news ». Nous avons ensuite travaillé en production d’écrit sur l’histoire en général, avant de se lancer dans l’écriture d’un storyboard, en étudiant les différents types de cadrage, scène par scène, par groupe. Les élèves ont dû prévoir les dialogues, que nous avons ensuite traduits, les décors, les personnages, les costumes et ont pu se rendre compte du travail préalable et conséquent pour la création d’un film.
Nous avons dû ensuite répartir les rôles, de façon à ce que chacun puisse trouver sa place. Puis nous nous sommes lancés dans le tournage du court métrage. L’histoire choisie par les élèves se déroule dans leur école. Les enfants découvrent à tour de rôle, par le biais de différents modes de communication (journal TV, internet, téléphone et journal) une nouvelle qui les étonne et se répand très rapidement : un monstre se serait introduit dans l’école Stanislas de Nancy. Un journaliste se rend même sur place pour rapporter la nouvelle. C’est alors que des images nous montrent la création d’un monstre en papier journal, qui s’en prend aux élèves de la classe. Après une course poursuite effrénée qui se termine dans la bibliothèque de l’école, les élèves décident de reprendre leur souffle et de se renseigner dans les livres. Là, ils découvrent que les monstres n’existent pas et décident de piéger le monstre pour le démasquer. Ils découvrent ainsi avec stupéfaction que quatre enfants de leur classe ont décidé de répandre une fausse information car ils trouvaient cela drôle. Mais tout se termine bien grâce à la recherche et la prise de recul du reste de la classe.

Qu’est ce que la participation au concours a apporté à vos élèves ?

La participation à ce concours s’est déroulée sur une bonne moitié de l’année scolaire. Les élèves ont pu tisser des liens plus forts entre eux, ce qui a permis à chacun de laisser de la place à l’autre et de s’écouter entre eux, notamment lors des travaux en groupe. J’ai remarqué qu’un climat serein s’était installé au fur et à mesure du temps. Ils ont découvert la coopération et étaient bien plus enclin à s’entraider par la suite. Ils ont aussi pu découvrir le 7ème art et son histoire dans les moindres détails, ce qui les a beaucoup intéressés. L’écriture des différents scénarios a développé leur créativité et ils ont pu travailler sur leur esprit critique et l’acceptation de la frustration, notamment lors du choix de l’histoire : ils ont dû choisir une histoire sur six et accepter que la leur ne soit pas choisie. Pour ce qui est de la langue, ils ont pu travailler sur la prononciation, l’enchainement dans les échanges, et le nouveau vocabulaire.

Que représente ce prix pour vous ?

Ce prix était inattendu. Nous nous étions préparés à ne pas être sélectionnés même si nous étions vraiment très fiers du travail accompli et du rendu final. C’est pour moi un honneur d’avoir pu proposer ce projet à mes élèves et encore plus de l’avoir remporté avec eux. En plus d’avoir pu apprendre à travers la création d’un film, ils repartent avec de superbes souvenirs pour les années à venir. C’est un prix qui trône fièrement dans la classe, pour rappeler aux élèves qui y passent que tout est possible avec du travail, de l’écoute, de l’envie et de la persévérance. Un belle leçon de coopération.