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Si les inégalités d’éducation démarrent dès les petites classes, les écarts entre les élèves issus de milieux défavorisés et les autres ne font que se creuser au fur et à mesure de la progression dans les études. C’est ce que montrent les chiffres du Rapport sur les inégalités en France, publié le 4 juin dernier par l’Observatoire des inégalités.

Des inégalités de la primaire au supérieur

Déjà en CE2, le rapport pointe une différence notable dans les résultats scolaires, puisque les élèves les plus favorisés obtiennent une moyenne de 87 sur 100 en français et 85 en maths, contre 57 et 58 pour les élèves issus de classes défavorisées.

Au collège, les élèves issus de milieux favorisés sont 84,8 % à passer en seconde générale, tandis qu’ils ne sont que 42,4 % d’élèves défavorisés à y accéder. Enfin, dans l’enseignement supérieur, l’inégalité est encore plus frappante puisque les enfants d’ouvriers ne représentent que 12 % des étudiants de licence, 9 % des étudiants de master et 7% en doctorat.

Trois quarts des élèves défavorisés n’étudient pas en éducation prioritaire

Dans l’AEF, l’Observatoire des inégalités estimait la semaine dernière que, pour réduire ces inégalités, il fallait « agir bien au-delà » des dispositifs d’éducation prioritaire. En effet, « près des trois quarts des 3,2 millions d’élèves issus de milieux défavorisés en France étudient dans des établissements qui ne sont pas intégrés aux réseaux dits ‘prioritaires’ de l’éducation, selon les données 2014-2015 du tableau de bord national publié par le ministère de l’Éducation nationale », indiquait-il.

Anne Brunner, co-directrice du rapport, soulignait ainsi que « le dédoublement des classes est bien sûr une bonne mesure, mais pour que cela ait un effet sur les élèves issus de milieux défavorisés, il ne faut pas la limiter aux établissements de l’éducation prioritaire« , comme cela est actuellement le cas.