Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 © @TF1LeJT

Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 © @TF1LeJT

Emmanuel Macron appelle à un “sursaut” en matière d’éducation. Interviewé par La Voix du Nord, le candidat à l’élection présidentielle du mouvement En Marche évoque les enquêtes PISA et TIMMS. Pour lui, le système scolaire français est “aujourd’hui largement en échec”, mais il serait possible de “rattraper le retard de la France” en 10 ans, à condition “d’avoir une mobilisation générale”.

L’école primaire, « la priorité »

Dans son livre-programme Révolution, sorti fin novembre 2016, Emmanuel Macron abordait déjà l’idée de redonner la priorité au primaire, insistant sur le fait que “l’investissement public dans le primaire est nettement inférieur à la moyenne des pays développés”.

A la Voix du Nord, le candidat d’En Marche confirme sa volonté de revisiter l’un des sujets phares en matière d’éducation du quinquennat de François Hollande. Pour lui, les actions du gouvernement pour le primaire (réforme des rythmes scolaires, notamment) ne “répondent pas assez aux défis de nos enfants, et à l’urgence de la situation”. “La réponse aux grandes difficultés que rencontrent certains élèves se trouve d’abord au sein de l’école primaire. C’est la priorité”, explique Emmanuel Macron.

Une « discrimination positive territoriale »

L’ancien ministre de l’économie (2014-2016) souhaite se concentrer en particulier sur les zones d’éducation prioritaire. Pour lui, la carte des REP et REP+ redéfinie en 2014 est “insuffisante”. En outre, estime-t-il, “n’enlever que 3 ou 4 élèves par classe n’a pas beaucoup d’impact.”

Emmanuel Macron prône un passage à une “discrimination positive territoriale”. Il faudrait, selon lui, “diviser par deux” le nombre d’élèves pour le CP et le CE1 dans les REP et REP+. Ce qui concernerait au total 6000 classes, soit “12.000 instituteurs de plus”. Selon le candidat d’En Marche, ces 12.000 profs de plus seraient “pour partie des créations de postes”, et pour partie “des embauches qui restent à faire” sur les 60.000 programmés pour le quinquennat Hollande.

Un Bac à l’organisation « simplifiée »

Cet “effort conséquent” destiné à dédoubler les classes dans les zones les plus défavorisées, Emmanuel Macron entend le financer “intégralement” par la “correction des inefficacités du système actuel”, notamment le “coût du baccalauréat, sur lequel plusieurs centaines de millions d’euros peuvent être économisées.”

Le candidat d’En Marche souhaite ainsi “simplifier l’organisation” du Bac, autour de “quelques épreuves”, afin d’en “réduire le coût”… mais aussi d’en “rétablir la cohérence”, pour que ce diplôme garde son “rôle de sésame”, mais que les “transitions” entre secondaire et supérieur soient “fluidifiées”.

Discours Emmanuel Macron - Source En Marche live !

Discours Emmanuel Macron – Source En Marche live !

Passer dans un REP / REP+ : « comme avoir fait campagne dans l’armée »

Pour Emmanuel Macron, les enseignants de REP et REP+ devraient en outre “pouvoir développer de vrais projets pédagogiques”, et pouvoir “proposer des méthodes plus innovantes”, qu’il souhaite “valoriser” dans le parcours des profs qui s’y engagent.

“Je ne veux plus de carrière linéaire pour les enseignants”, indique-t-il, précisant que pour lui, “le fait d’être passé dans un REP ou REP +, ce doit être comme avoir fait campagne dans l’armée, car c’est le cœur de la bataille de la République”.

Une plus grande autonomie des établissements

Enfin, Emmanuel Macron plaide “l’autonomie” dans l’Éducation nationale. Il se déclare ainsi “favorable” à une “plus grande autonomie” des établissements scolaires, en particulier des collèges et des lycées. Pour lui, il faut “renforcer” une autonomie pédagogique actuellement “limitée”, et donner plus de latitude aux responsables des établissements, afin de “répondre aux difficultés de terrain”, notamment en ce qui concerne l’affectation des enseignants. Et de défendre un “pilotage plus moderne, avec un vrai travail d’évaluation de ce qui fonctionne ou pas”.