Edouard Geffray souhaite remettre en question le caractère obligatoire des groupes de besoin. Image : Getty

Depuis l’annonce de la mise en place des groupes de besoins à la rentrée 2024, la communauté éducative n’a eu de cesse de réclamer leur suppression. Mesure phare du Choc des savoirs instauré par Gabriel Attal à la rentrée 2024, le dispositif (anciennement appelé groupes de niveau) était régulièrement critiqué par les enseignants, les chefs d’établissements et les syndicats. Dans un communiqué publié ce 4 décembre, le syndicat SNES-FSU se réjouit donc d’annoncer une « évolution des textes » sur le caractère obligatoire des groupes de besoins.

« Parution en janvier »

« Lors du Conseil supérieur de l’Éducation (CSE) du 4 décembre 2025, le ministre s’est prononcé pour que les groupes de niveau ne soient plus obligatoires l’an prochain », affirme ainsi le syndicat, précisant qu’ « un nouveau décret serait à l’étude pour parution en janvier ». Le ministère de l’Education nationale, de son côté, explique à l’AEF que, comme l’a indiqué le ministre en CSE, une « réflexion était engagée sur l’évolution du caractère obligatoire des groupes de besoins, dans le but de répondre aux besoins des élèves de la façon la plus efficace possible ».

Toutefois, le SNES-FSU souligne qu’il « ne peut s’en contenter » : il réclame une suppression totale des regroupements de niveau, ainsi que du Choc des savoirs, pour la rentrée 2026. En effet, il craint un « nouveau renforcement de l’autonomie de l’établissement ; ce sont les collèges de l’éducation prioritaire ou assimilés qui risqueraient de conserver les groupes de niveau ».

« Moins de 20 % des collèges mettent en place les groupes de niveau »

Dans sa déclaration préalable au CSE, le SNES-FSU a rappelé que son enquête, dévoilée mi-novembre 2025 et menée « auprès de plus de 1 400 collèges, révèle que moins de 20 % des collèges mettent en place les groupes de niveau dans leur version réglementaire ». Il souligne également que, dans son rapport publié mi-juin 2025, l’Inspection générale évoque « une ‘dérive des continents’, dont les effets sont cruels pour les élèves les plus fragiles scolairement, pour celles et ceux de l’école inclusive, pour les élèves des SEGPA et de l’Éducation prioritaire ».

Le syndicat a donc demandé au ministre de mettre fin à « cette ségrégation de la jeunesse », une formule souvent employée par les syndicats et enseignants au sujet des groupes de niveau.