Pour 70 % des adhérents au Pacte, la signature a été motivée par la rémunération de base insuffisante. Image : Getty

Le syndicat d’enseignants SE-Unsa a présenté ce 29 février 2024 les résultats d’une enquête sur l’adhésion des professeurs au Pacte enseignant, à laquelle 3 378 enseignants, CPE et PsyEN ont répondu. 37 % des sondés étaient engagés dans un Pacte, 63 % l’avaient rejeté.

77 % des adhérents trouvent les missions du Pacte « intéressantes »

L’enquête révèle que, parmi les raisons qui ont poussé les enseignants à rejeter le Pacte, celles qui reviennent le plus souvent sont le désintérêt pour les missions proposées (pour 35 % des professeurs non engagés dans le Pacte), la « quantité de travail déjà trop importante » (88 %), et le refus d’adhérer « par principe ou conviction » (89 %).

A l’inverse, « la rémunération insuffisante est l’un des motifs majoritairement choisi » par les enseignants qui ont adhéré au Pacte, indique le SE-Unsa : c’est le cas de 70 % des signataires. Cependant, le syndicat, non sans « une certaine surprise », relève que 77 % des adhérents déclarent trouver les missions intéressantes. 66 % soulignent en outre que les tâches effectuées dans le cadre du Pacte « correspondent à des missions qu’ils exerçaient précédemment mais qui n’étaient pas nécessairement rémunérées ».

En octobre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, annonçait qu’un enseignant sur quatre avait à ce jour signé le Pacte. Les chiffres du SE-Unsa semblent donc montrer une hausse de l’adhésion au Pacte chez les professeurs.

Des « tensions » entre enseignants

Toutefois, le SE-Unsa cité par l’AEF souligne que « bon nombre des enseignants ont adhéré pour des raisons financières mais demeurent opposés sur le principe ». Depuis sa présentation par l’ancien ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye, le Pacte enseignant est en effet très décrié par la communauté éducative et vécu comme une « arnaque » par certains professeurs.

Le Snes-FSU, syndicat d’enseignants, avait d’ailleurs appelé à ne pas le signer, craignant qu’il créé des « hiérarchies intermédiaires » entre collègues et rende les enseignants « corvéables à merci ». Quant aux inspecteurs de l’Education nationale, ils avaient souligné que « des pressions seront inévitablement exercées » pour garantir l’exécution des missions du Pacte. Ils avaient également dénoncé la « confusion » et les « tensions » éventuelles créées par le Pacte au sein des écoles et des circonscriptions. Une inquiétude confirmée par l’enquête du SE-Unsa : 20 % des répondants ont signalé l’apparition de tensions entre collègues suite à la mise en place du Pacte enseignant.