Pour être éligible à cette prime, il faut avoir perçu moins de 39 000 euros brut entre juillet 2022 et juin 2023 a précisé le ministre. Image : Getty

Article publié le 29 septembre 2023, mis à jour le 4 octobre

Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé jeudi 28 septembre au 20h de TF1 que plus de 730 000 agents du ministère de l’Éducation nationale recevront une « prime exceptionnelle de pouvoir d’achat » en même temps que leur salaire du mois d’octobre. Cette prime, d’un montant de 380 euros pour les enseignants et de 500 euros pour d’autres personnels, vise à soutenir financièrement les agents du ministère, en particulier ceux aux salaires modestes.

Selon les détails fournis par le ministre, environ « 500 000 enseignants recevront en moyenne 380 euros » et environ « 230 000 autres personnels » , y compris les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), percevront en moyenne 500 euros. Gabriel Attal a souligné que cette prime exceptionnelle serait versée sur la paye du mois d’octobre, touchant ainsi plus d’un agent sur deux du ministère de l’Éducation nationale.

Pour être éligible à cette prime, il faut avoir perçu moins de 39 000 euros brut entre juillet 2022 et juin 2023, soit moins de 2600 euros net par mois (hors heures supplémentaires), a précisé le cabinet du ministre.

« Le dossier salaires ne peut pas être clos par une prime »

Gabriel Attal a expliqué que cette mesure visait à aider spécifiquement les agents aux revenus modestes. Il a déclaré : « C’est dur notamment pour ceux qui ont de faibles salaires dans mon ministère » , soulignant ainsi la nécessité de cette prime exceptionnelle.

Cette annonce a été accueillie avec des réactions mitigées. Interrogée par l’AFP et relayée par BFM, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées), a rappelé qu’il s’agissait d’une « prime ponctuelle. » « Le dossier salaires ne peut pas être clos par une prime » , a-t-elle prévenu.

Un enseignant sur quatre a adhéré au Pacte

Le ministre de l’Éducation nationale a également révélé qu’un enseignant sur quatre avait jusqu’à présent signé le « pacte » enseignants, un programme visant à confier aux professeurs de nouvelles missions en échange d’un complément de rémunération. Il a précisé : « À l’heure actuelle, un enseignant sur quatre a signé, s’est engagé dans le pacte, c’est même un sur trois au collège et au lycée professionnel. » Il a également indiqué que ce chiffre était en augmentation.

Des chiffres qui ont surpris Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissements. « Nous sommes très surpris des chiffres donnés par le ministre : ils paraissent très élevés par rapport au constat que l’on peut faire sur le terrain » , a-t-il déclaré auprès de l’AFP, relayé par le Parisien. Le 2 septembre, le secrétaire général affirmait en effet sur BFMTv que du côté des chefs d’établissement, en ce qui concerne le pacte, « le sentiment général, c’est que ça n’a pas pris ». Il soulignait que « dans leur grande majorité, les enseignants y sont assez hostiles ».

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, ironise quant à elle sur Twitter.