Les enseignants de Seine-Saint-Denis sont en grève depuis 4 jours pour réclamer un plan d’urgence pour l’éducation. Image : Getty

La mobilisation des enseignants réclamant un « plan d’urgence pour le 93 » ne faiblit pas. En grève depuis le 26 février, les professeurs du département dénoncent l’inaction du ministère face à la dégradation des conditions de travail dans les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis.

« Le 93 est oublié »

En décembre 2023, une intersyndicale avait alerté sur les importants problèmes d’effectifs et de moyens qui s’aggravaient dans les écoles du département, et sur les conditions de travail « très critiques » des personnels. Elle demandait que « les moyens attribués à l’école dans le département soient immédiatement remis à niveau », car « la Seine-Saint-Denis est le plus pauvre de France hexagonale mais aussi le moins bien doté en matière d’éducation ».

Des revendications qui n’ont visiblement pas été entendues puisque de nombreux enseignants sont en grève depuis lundi 26 février, pour protester contre le manque de réponse du gouvernement à leurs interpellations. Selon le syndicat Snes-FSU cité par Libération, 40 % des professeurs du département étaient mobilisés lundi. Pour Hanaine Ben Hadj, présidente de l’Union locale FCPE de Villepinte « le 93 est oublié ». Sur BFMTV, elle rappelle que le 93 « fait partie de la France, de l’Île-de-France. Mais ils se disent ‘qu’ils restent dans leur misère.' »

Appel à une « grève massive » le 7 mars

Les enseignants dénoncent notamment l’insalubrité de nombreux établissements, le manque de moyens et de personnels. « Les fenêtres ne ferment pas, les murs sont dégradés, on a des graffitis dans les couloirs, on a des zones totalement laissées à l’abandon faute de moyens », souligne ainsi un professeur de français du lycée Eugène Delacroix à Drancy, sur BFMTV. Une autre enseignante de Neuilly-sur-Marne affirme quant à elle : « on manque de chaises, on manque de tables », et de « matériel très basique pour enseigner ».

Dans beaucoup d’établissements, le problème du non remplacement des enseignants est également très présent. « Dans le lycée voisin, pendant près de trois mois, les élèves de première et terminale n’ont pas eu de cours de physique-chimie à cause d’un non-remplacement», souligne dans Libération Louise Paternoster, enseignante et cosecrétaire de la CGT Educ’action 93.

Dans un communiqué publié le 27 février, l’intersyndicale appelle à une nouvelle grève « massive » le 7 mars et à « rejoindre avec toutes nos forces la grève féministe du 7 mars ».