Les syndicats critiquent le départ de Gabriel Attal, ancien ministre de l’Education nommé Premier ministre le 9 janvier 2024. Image : Getty

Un « passage éclair », un « ministère comme marchepied à une carrière politique », une « nouvelle déstabilisation de l’Ecole »…. Les syndicats ont vivement réagi au départ de Gabriel Attal, ancien ministre de l’Education nationale, nommé Premier ministre ce 9 janvier 2024.

L’Education nationale comme « tremplin »

Pour le Snuipp-FSU, avec cette nomination, Gabriel Attal « cède aux sirènes du pouvoir », montrant ainsi une ambition personnelle « plus forte que celle de servir l’Éducation ». Resté moins de six mois au ministère de l’Education nationale, il « aura fait vivre un rythme effréné à l’école, surfant sur tous les sujets polémiques qui pouvaient le rendre populaire ». Toutefois, « à ce jour, Gabriel Attal n’a pas répondu aux attentes de la profession », souligne le syndicat, citant notamment les salaires, les effectifs élevés, ou encore le non-remplacement des enseignants comme « autant de sujets qui font le quotidien des personnels de l’Éducation nationale et qui mériteraient qu’un ministre s’en préoccupe réellement ». Il estime également que l’Education nationale a été, pour le nouveau Premier ministre, un « ministère comme marchepied à une carrière politique ».

Même son de cloche du côté du Snes-FSU, pour qui le « passage éclair » de Gabriel Attal à l’Education aura « surtout servi de tremplin pour la suite de sa carrière ». Dans une interview accordée au Monde le 9 janvier, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat, affirme que « le ministre a fait beaucoup d’annonces, dont certaines qui relevaient du gadget, sans répondre aux préoccupations quotidiennes des collègues que sont les salaires, les classes surchargées, le manque de remplaçants, l’inclusion sans moyens… »

« Tout recommencer à zéro »

Le SE-UNSA, quant à lui, dénonce sur Twitter une « nouvelle déstabilisation de l’Ecole », et s’inquiète du fait de « devoir tout recommencer à zéro avec un nouveau ou une nouvelle ministre ».

La CGT Educ’action « ne regrettera pas un ministre qui a tant fait contre l’Education nationale en seulement cinq mois ». Sur Twitter, elle déplore notamment l’absence de négociation salariale et de création massive d’emplois ou la non-suppression du Pacte enseignant.

Quant à la secrétaire générale du Sgen-CFDT, Catherine Nave-Bekhti, elle espère sur AEF que le prochain ministre sera capable « de réinterroger des décisions prises récemment, car d’un côté il faut lutter contre le harcèlement, favoriser l’inclusion et les compétences psycho-sociales, former les professeurs, mais de l’autre on rend plus difficiles les départs en formation, on déploie les groupes de niveaux qui ne vont pas dans le sens d’une politique d’inclusion ».