Les enseignants démissionnent en masse. Getty

Suppressions de postes, manque de candidats aux concours… et démissions. Les enseignants quittent en effet de plus en plus l’Education Nationale. En 2020-2021, on comptait 2411 départs volontaires enregistrés chez les enseignants fonctionnaires, selon les derniers chiffres du ministère. C’est près de 4 fois plus qu’en 2010-2011 – dix ans plus tôt – où l’on comptait 560 départs volontaires dans la profession.

Le premier degré très touché

En 2008-2009, on recensait quelques 364 départs définitifs volontaires chez les enseignants, soit 0,05 % des effectifs totaux. Une décennie plus tard, les départs volontaires touchent 0,34 % des effectifs (0,22 % de démission et 0,12 % de ruptures conventionnelles). Les stagiaires et les enseignants titulaires depuis plus de 5 ans sont les plus concernés : sur les 2411 départs de 2020-2021, on compte 1195 d’enseignants titulaires depuis plus de 5 ans et 749 stagiaires.

Le phénomène est particulièrement marqué dans le premier degré : ce sont 1499 professeurs des écoles qui ont choisi d’abandonner la profession en 2020-2021, contre 912 enseignants du secondaire. Même constat chez les stagiaires pour cette même année : ils étaient pas moins de 4 % des effectifs à quitter l’Education Nationale à peine arrivés (2,79 % dans le second degré).

Une profession fragilisée

Cette hausse des démissions s’inscrit dans un contexte d’épuisement de la profession et de dégradation des conditions de travail. Plusieurs études récentes montrent en effet les conséquences des réformes successives sur la réalité du métier, qui se cesse de se complexifier.

Autre question, prépondérante : celle des moyens attribués à l’institution, et notamment des salaires – jugés trop faibles. Une situation qui devrait évoluer prochainement avec la revalorisation salariale menée par Pap Ndiaye et prévue pour septembre 2023. Cette augmentation avait été promise par Emmanuel Macron au moment de sa campagne présidentielle en avril dernier, et devait garantir qu’aucun enseignant ne démarre sa carrière en dessous de 2000 euros.