Getty

Depuis 2018, les élèves de CP, CE1 et 6e passent en début d’année des évaluations nationales destinées à évaluer leurs acquis en français et mathématiques. Cette année, ces évaluations se déroulent entre le 12 et le 30 septembre. Dans le cadre d’une expérimentation, 15 000 élèves de CM1 et 25 000 de 4e les passent également, avant généralisation à l’ensemble des élèves de ces niveaux l’année prochaine.

« On ne sait toujours pas à quoi servent ces évaluations »

Si, pour le ministère, « cette évaluation permet aux enseignants d’adapter leurs pratiques pédagogiques pour répondre aux besoins de chaque élève », elle est régulièrement critiquée par les syndicats et les professeurs des niveaux concernés. A la rentrée 2020 déjà, une intersyndicale avait publié un communiqué réclamant la fin du caractère obligatoire de ces évaluations nationales.

Aujourd’hui, « on ne sait toujours pas à quoi servent ces évaluations », déplorait Alexis Torchet, secrétaire national du Sgen-CFDT, dans 20minutes ce mercredi. « Ça n’apporte rien car les enseignants évaluent au quotidien leurs élèves sans que ceux-ci s’en rendent comptent. Ils savent très bien les positionner dans la classe », confirmait Eric Nicollet, secrétaire général du SUI-FSU.

« Plutôt que de recevoir des livrets d’évaluation, on a besoin d’enseignants »

Guislaine David, du Snuipp-FSU, dénonçait quant à elle sur Radio France « cette culture de l’évaluation », qu’elle estime « affichée publiquement par le ministère ». Pour la porte-parole du syndicat, « elle met en difficulté les élèves, elle met en difficulté aussi les écoles qui peuvent être comparées entre elles et quand les résultats remontent au niveau de la circonscription, on va mettre sous pression les enseignants de ces niveaux de classe ».

Enseignante en CM1, Emilie rappelle que « plutôt que de recevoir des livrets d’évaluation de CM1, on a besoin d’enseignants. On fait des évaluations pour voir les difficultés des élèves, mais après on n’a pas d’enseignants spécialisés pour les aider scolairement, ni de psychologue scolaire pour les accompagner ».

Sur les réseaux, le syndicat Sud éducation estime que ces évaluations « n’évalueront pas grand chose et ne serviront pas aux enseignants. Mais elles permettront à la hiérarchie de communiquer en se prenant pour des pilotes »