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Pour les élèves, obtenir un 20/20 est l’objectif ultime. Mais dans les faits, cette note est souvent difficile à obtenir. Elle suppose, en effet, d’avoir fourni un travail exemplaire, avec toutes ses réponses correctes. Cette note est donc plus ou moins accessible en fonction du type d’exercice demandé. Un QCM, un test de connaissances pur et dur seront plus susceptibles de donner lieu à un 20/20 qu’une dissertation qui mérite une réflexion, une argumentation construite et une bonne maîtrise syntaxique. Les exigences de la discipline elle-même rendent parfois difficiles le 20/20. « Au lycée, les exercices d’histoire-géographie sont des exercices de réflexion qui nécessitent problématisation, sélection pertinente d’informations, hiérarchisation des idées et argumentation précise. La complexité de la démarche et la maîtrise de la langue rendent improbables le 20/20, même s’il y a d’excellentes copies. Il n’y a que dans des interrogations de connaissances simples visant à vérifier que les leçons sont apprises que la note parfaite est facilement atteinte », confirme ainsi Manue, professeure d’histoire-géographie dans un lycée des Hauts-de-Seine.

Une question de discipline ?

Autre discipline ayant des exigences proches, les lettres. Pourtant, Laure, qui les enseigne dans un lycée en Gironde, explique qu’elle peut tout aussi bien mettre un 20 à l’oral qu’à l’écrit « quand le travail est à la fois riche et rigoureux et répond aux attentes (sujet, organisation, références) ». Quant aux fautes d’orthographes qui pourraient faire chuter la note, l’enseignante reconnaît qu’elle peut passer à côté si le raisonnement est pertinent et l’expression claire et correcte. Ce n’est donc pas seulement une question de discipline qui conditionne la notation. L’enseignant peut modérer celle-ci en fonction de ce qu’il cherche à évaluer et ne pas pénaliser un travail qui ne serait pas parfait en tous points.
Les disciplines scientifiques sont souvent perçues comme plus objectives, avec un résultat clairement identifié comme bon ou faux. Dans les évaluations de physique-chimie qu’elle donne à ses collégiens, Marie-Laure indique le barème de chaque question. « L’objectif est que chaque élève comprenne sa note, pourquoi il a eu bon ou pas à telle question. Aucun point n’est donné « au pif » : rigueur et précision, c’est ce que j’enseigne à mes élèves et que j’applique pour les évaluations », confie-t-elle. A chaque évaluation ou presque, elle donne au moins un 20.

Une manière d’encourager

Le 20/20 est perçu par certains professeurs comme une note synonyme de perfection particulièrement dure à obtenir alors que pour d’autres elle salue un travail correctement accompli et sert à féliciter cet effort. « A mes yeux, le 20 n’a pas la valeur symbolique très forte qu’on lui prête traditionnellement, il indique simplement un niveau de maîtrise totalement atteint. Il faut dire aussi qu’avec l’arrivée des compétences, on est également passé à un autre système d’évaluation, dans lequel l’objectif est moins de classer les élèves selon des chiffres, que de leur indiquer le plus précisément possible ce qu’ils savent faire, ou non, et surtout, le cas échéant, comment y remédier. Au-delà de la note, c’est donc surtout cette question qui est essentielle : comment progresser », souligne Grégory, professeur de français dans la Manche. Il n’en reste pas moins que l’évaluation par la notation reste souvent de mise. Stéphanie, professeure de lettres et d’histoire-géo dans un lycée professionnel de l’académie de Nancy-Metz, explique attribuer un 20 quand un élève s’est donné du mal, a fait une très bonne prestation à l’oral, qu’elle constate une marge de progression, un travail très sérieux. «  L’objectif est de valoriser le travail et de mettre aussi des élèves en confiance », glisse-t-elle. Et si le 20 ravit l’élève et lui montre qu’il est capable de donner le meilleur de lui-même, il est aussi source de satisfaction pour l’enseignant. « Je n’ai aucun problème à mettre des 20/20 et je suis très fière de mes élèves quand ils ont tout bon ! », ajoute ainsi Marie-Laure, la professeure de physique-chimie.

Un 20/20 au collège… et parfois même au bac

Parmi les enseignants interrogés, Sabrina, professeure d’anglais dans un collège et lycée des Bouches-du-Rhône, reconnaît mettre régulièrement des 20 au collège à l’oral comme à l’écrit notamment dans les tests de vocabulaire et de connaissances. Au lycée, c’est plus rare mais ça arrive. Plusieurs enseignants nous ont confié mettre des 20 y compris au bac face à une très bonne copie. « Dès lors que le travail est excellent, je ne vois pas pourquoi on ne mettrait pas 20. Mais je sais que tous les profs n’ont pas ce discours », avoue Sabrina. La part de subjectivité compte aussi dans la notation et explique que pour une même copie évaluée par des professeurs un élève puisse avoir deux notes bien différentes.

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