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Emmanuel Macron l’avait annoncé en avril 2019 : il souhaite mener une « révolution » de la haute fonction publique en organisant « la fin des grands corps de l’Etat » (inspections générales des Finances, des Affaires sociales…) En 2021, ces suppressions sont en marche, et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) est concernée.

La fin d’un corps neutre

La suppression de l’IGESR, pourtant fraîchement réformée, aurait lieu « à partir du 1er janvier 2023 » si Emmanuel Macron était réélu à la présidence. C’est du moins ce qui a été annoncé aux inspecteurs généraux dans un courrier de Caroline Pascal, cheffe de l’IGESR – courrier relayé par le Café pédagogique – le 25 septembre dernier.

L’objectif de la réforme est de permettre davantage de souplesse et de mobilité au sein de la haute fonction publique. Si les missions des inspecteurs généraux resteront inchangées (principalement l’évaluation des politiques éducatives en cours), leur statut sera considérablement modifié : les inspecteurs généraux, qui pouvaient conserver leurs fonctions aussi longtemps que souhaité, seront désormais affectés à ce poste pour des « durées déterminées » à la manière de chargés de missions – qui appartiendront alors au corps des « administrateurs de l’Etat. »

Quelles conséquences pour l’éducation ?

Ce changement passe mal au sein de la communauté éducative. En témoigne les réactions de certaines associations d’enseignants, qui craignent un « assujettissement de l’École de la République au pouvoir politique du moment » :

« Une telle suppression bafouerait le principe constitutionnel de neutralité de l’État, qui exige que l’action de l’administration soit contrôlée par des corps indépendants »

Communiqué APPEP

Mêmes inquiétudes au sein de la FSU qui parle notamment de « risques de clientélisme » et d’une « relativisation de l’expertise professionnelle » des inspecteurs.