Une note d’information de la DEPP que vient de publier le ministère de l’Education nationale porte sur le ressenti du corps enseignant face au métier et à « l’articulation avec la vie familiale. »

Cette note, qui présente des chiffres datant de 2016, fait suite à une première étude de la DEPP, menée en 2013 et portant sur « les enseignants face aux risques psychosociaux ». En décembre 2020, le baromètre « Confiance et bien-être » de la MGEN révélait quant à lui que les enseignants étaient en moyenne plus stressés que la moyenne des Français.

Des salaires trop bas

La question de la rémunération fait débat, en particulier dans le premier degré, où seulement un enseignant sur dix se considère bien payé.

Un chiffre qui serait relativisé par l’âge : « les moins de 30 ans ont six fois plus de chance que les 50 ans et plus de considérer leur paye bonne ou acceptable » : une statistique propre au milieu enseignant (les jeunes cadres et professions intermédiaires ayant seulement 1,1 fois plus de chance de se considérer comme bien payés). L’ancienneté impacterait donc largement les attentes des enseignants en termes de salaire.

Le niveau d’études serait également un critère majeur : « les plus diplômés (supérieur à bac + 4) ont moins de chance de se considérer bien ou normalement payés que les enseignants avec bac + 2 […] au regard de ce qu’ils peuvent demander sur le marché de l’emploi. »

En revanche, la sécurité de l’emploi qu’offre le statut de professeur titulaire est importante dans l’étude : alors que 22% des professions intermédiaires disent avoir des craintes pour l’année à suivre, 11% des enseignants seulement affirment la même chose.

Quand le travail s’invite à la maison

Des horaires de travail lourds et s’étalant jusqu’au soir, un emploi du temps plus stable et une organisation moins flexible -en particulier dans le premeir degré- que d’autres métiers : ce sont les conclusions tirées du rapport, qui recense notamment 84% d’enseignants déclarant ramener du travail à la maison (correction de copies, préparation de cours…) contre 9% pour les autres cadres et professions intermédiaires.

L’étude s’intéresse également à la question de la santé – physique, mentale – et du présentéisme, avec des chiffres évocateurs : 60 % des enseignants disent être déjà allés au travail alors qu’ils étaient malades, contre 43% des autres professionnels.

« Environ quatre enseignants sur cinq indiquent toujours ou souvent penser à leur travail quand ils n’y sont pas »

Enfin, la note met en évidence l’égalité des professions en terme de satisfaction professionnelle, une question sur laquelle les chiffres sont quasiment égaux chez les enseignants et chez les autres cadres et professions intermédiaires. Les enseignants ont en outre davantage l’impression d’exercer un métier utile aux autres.

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