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Temps de travail incomplet, précarité, conditions de travail dégradées…. Une intersyndicale dénonce ce 11 mars les conditions d’emploi et de salaire des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Elle appelle les personnels à se mettre en grève le 8 avril pour réclamer un véritable statut et un meilleur salaire.

Les AESH « en-dessous du seuil de pauvreté »

En février 2019, le gouvernement formulait des « annonces de déprécarisation et de professionnalisation » des AESH qui « n’ont été qu’illusion » déplore ainsi Sud Education dans un tract publié vendredi. « Le ministère a institutionnalisé un peu plus la précarité de notre statut ».

Dans son communiqué publié jeudi, l’intersyndicale confirme que malgré les annonces, « les AESH continuent de subir des temps de travail incomplets, pour 24 heures de travail hebdomadaires, soit 60% en moyenne, pour un salaire net de 760 euros par mois. Donc en-deçà du seuil de pauvreté ! »

Les PIAL remis en question

De plus, ajoute l’intersyndicale, la mise en place des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) « a considérablement dégradé leurs conditions de travail, puisque les AESH sont désormais appelé-e-s à intervenir dans plusieurs écoles ou établissements scolaires, à multiplier les accompagnements d’élèves ». Une situation que signalent depuis des mois les personnels concernés.

« Depuis la mise en place des PIAL, nous pouvons être amenés à suivre 5 à 7 enfants avec un handicap différent. C’est difficile de jongler avec autant de handicaps différents dans la même journée, voire la même demi-journée », nous expliquait ainsi Aurélie, AESH, en juin dernier. « Les accompagnements sont de plus en plus mutualisés, pour qu’on accompagne de plus en plus d’élèves, avec de moins en moins d’heures. Le nombre d’heures d’accompagnement attribuées à un élève par la MDPH n’est plus respecté. C’est vraiment de la rentabilité ».

Journée de grève nationale le 8 avril

Les organisations revendiquent notamment la « revalorisation des salaires et la possibilité de contrats à temps complet », « l’abandon des PIAL », et la création d’« un véritable statut de la Fonction Publique pour reconnaître le métier d’AESH ».

Elles appellent les AESH « à faire entendre leurs revendications à l’occasion d’une journée de grève nationale le jeudi 8 avril », et invitent les autres personnels de l’Education nationale à se joindre à la mobilisation.