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Pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre parcours ?

Je m’appelle Juliette Amargier, j’ai 23 ans. Après un baccalauréat général, je me suis orientée vers une licence Humanités, Lettres et Sciences humaines à Nanterre. J’ai passé ma L3 en Pologne grâce au programme Erasmus. J’ai ensuite fait un M1 MEEF 1er degré, toujours à Nanterre, puis un M1 et M2 Didactique des langues (Français Langue Étrangère) à Paris Descartes. J’aime beaucoup le domaine de l’enseignement en général, ce qui explique mes choix de masters.

Pourquoi vous être dirigée vers l’enseignement FLE ?

J’ai pris la décision de me réorienter à la fin de mon premier M1 lorsque j’ai compris que le concours (CRPE) me restreindrait à l’enseignement en France pendant de nombreuses années. J’ai toujours aimé voyager, j’ai donc voulu trouver une formation qui allie enseignement et rencontre interculturelle. L’enseignement du FLE a cet avantage de pouvoir être exercé sur tous les continents et dans presque tous les pays.

Pouvez-vous présenter votre formation en quelques mots ?

Le master Didactique des langues à Paris Descartes se prépare en deux ans, au cours desquels nous effectuons deux stages. Le rythme est assez intense en raison du nombre important de rendus et de devoirs. Nous avons cours en première année les deux semestres, et en parallèle, nous sommes en stage au sein du DU (Diplôme Universitaire) de l’université qui accueille des étrangers. La deuxième année est découpée différemment : un semestre de cours, et un semestre pour le stage et le mémoire.

Notre formation explore la didactique du français en général (phonétique, grammaire, vocabulaire, syntaxe, linguistique…), des disciplines transversales telles que l’interculturalité ou les outils numériques, ainsi que des problématiques plus spécifiques comme l’illettrisme ou l’apprentissage informel. Nous sommes une promotion d’une trentaine d’étudiants, plutôt solidaires, ce qui a permis de mieux appréhender les cours à distance dès le deuxième semestre de M1.

Quels sont les différents débouchés de la formation FLE ?

La formation en FLE permet de travailler dans la formation, dans la recherche, ou dans l’enseignement. On peut enseigner le français à l’étranger, au sein de l’Alliance Française, de l’Institut français, d’écoles privées internationales, de centres de formation linguistique… On peut aussi enseigner le FLE en France : auprès d’adultes réfugiés, de salariés expatriés, d’étudiants étrangers dans les universités ou les grandes écoles, au sein d’entreprises…

Le domaine du FLE étant très vaste, il est également possible de se spécialiser dans la coordination pédagogique au sein d’organismes de langues, d’être formateur d’enseignants à l’international, conseiller pédagogique, directeur d’une Alliance Française ou école de langues, concepteur des évaluations et certifications, ingénieur de formation en français… Les postes sont variés, bien que les offres soient souvent des emplois à temps partiel ou des CDD dans des associations et écoles.

Comment décririez-vous l’équilibre entre savoirs théoriques et pratiques ?

Il y a un bon équilibre entre les deux dans la formation, puisque nous avons la chance de pouvoir faire deux stages. Cet aspect professionnalisant est très important : c’est une condition nécessaire pour beaucoup d’étudiants, notamment ceux qui se réorientent après avoir passé plusieurs années dans la vie active. Cependant, avec le contexte de la crise sanitaire, le stage de M1 a été écourté pour beaucoup d’étudiants.

La deuxième année, plus éprouvante, comprend un semestre de cours, le stage de fin d’études et le mémoire. Personnellement, je fais mon mémoire sur l’apprentissage informel et les outils numériques, ma problématique étant : L’usage des TIC en formation de FLE pour adultes migrants favorise-t-il la continuité entre apprentissages formels et apprentissages informels ? Ce sujet me permet d’allier des savoirs disciplinaires et des savoirs méthodologiques.

Quels stages avez-vous déjà effectués ?

En première année, j’ai effectué deux semaines de stage auprès des étudiants chinois du DU de l’université, qui visaient le niveau B1 et B2. Cette année, je suis en stage auprès d’adultes réfugiés qui visent le niveau A1, au sein du Collectif Réfugiés.

J’apprécie davantage ce deuxième stage qui est hors cadre universitaire. De plus, les apprenants adultes auxquels je donne des cours actuellement sont très investis, car les besoins sont différents (insertion professionnelle, demande de carte de séjour, demande de naturalisation…)

Y a-t-il d’autres structures que vous aimeriez découvrir ?

Oui, par exemple les Alliances françaises, qui sont assez incontournables dans l’enseignement du FLE à l’étranger.

Que vous a apporté cette formation à titre personnel ? Comment envisagez-vous l’après ?

J’ai beaucoup appris sur la pédagogie au cours de mes années de master (M1 MEEF y compris) et plus particulièrement sur la notion d’interculturalité au cours de cette formation FLE. Elle m’a permis de façonner ma posture d’enseignante, de développer les qualités propices à un enseignement bienveillant, et me permettra une fois à l’étranger de m’ouvrir entièrement aux autres cultures.  

Depuis le lycée, j’avais comme « idéal » professionnel d’enseigner à l’étranger. Ce projet me tient toujours à cœur, et j’aimerais pouvoir rester au même endroit quelques années. En termes d’évolution de carrière, j’aimerais me spécialiser dans l’enseignement du français auprès d’un public primo-arrivant (en France donc). La coordination pédagogique et la formation d’enseignants m’intéressent également.