Source : BFMTV.com

Après les annonces d’Edouard Philippe hier sur la réouverture des écoles le 11 mai, de nombreuses questions restaient encore en suspens. Interrogé sur BFMTV ce matin, Jean-Michel Blanquer a tenté d’apporter quelques précisions sur les mesures présentées par le Premier ministre.

Les dates des vacances d’été inchangées

Le ministre a tout d’abord tenu à rassurer sur les dates de vacances d’été et de rentrée scolaire : elles resteront inchangées. « On travaille sur les vacances de juillet-août pour qu’il y ait des modules de soutien scolaire pour les élèves qui auraient accumulé des retards. On travaille aussi sur des nouveaux concepts de colonies de vacances qui puissent être des vacances apprenantes », a précisé Jean-Michel Blanquer. Ces colonies pourraient être menées par des enseignants, sur la base du volontariat.

Le ministre a assuré que la reprise de la vie économique n’était « pas en premier lieu » la raison de la réouverture des écoles le 11 mai. « Bien sûr que les raisons économiques sont présentes aussi et il n’y a rien d’indigne à cela, il faut chercher à ce que la société française reprenne vie, et ça passe évidemment par la vie économique. Mais notre première préoccupation est sociale. C’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élèves qui décrochent. Or c’est malheureusement quelque chose qui existe en période de confinement », a-t-il ajouté.

L’organisation en primaire différente selon les écoles

Pour l’école primaire, l’organisation à la rentrée se fera au cas par cas, afin que le nombre d’élèves ne dépasse pas 15 par classe. « Nous laissons beaucoup de souplesse [aux écoles] dans la façon de faire, mais […] dans la grande majorité des cas, ce n’est pas à plein temps que l’enfant ira à l’école, a expliqué Jean-Michel Blanquer. Ça pourra être pour une demi-semaine, ou une semaine sur deux. Ça va se régler école par école. […] Par exemple, les CP/CE1 en REP et REP+ sont déjà 12 élèves, donc ils pourront fonctionner dès le début de manière assez ‘normale’, avec tout le respect du protocole sanitaire que nous avons établi ».

Et les CP/CM2 ne seront pas forcément les seuls à rentrer le 11 mais, comme Jean-Michel Blanquer l’avait précédemment annoncé. « CP/CM2 c’est indicatif. C’est les niveaux que j’avais indiqués pour commencer parce que ce sont des niveaux stratégiques. […] Encore une fois il y a beaucoup de souplesse locale, donc les directeurs d’école, avec l’aide de leurs inspecteurs et avec leurs équipes de professeurs, vont déterminer, en lien avec le maire, comment se succèdent les événements », a-t-il souligné.

Pas de cours en lycée avant le 4 juin

Les collèges rouvriront, eux, à partir du 18 mai, dans les départements « verts », c’est-à-dire où la circulation du virus est faible. Quant aux lycées, les cours n’y reprendront pas avant le 4 juin, y compris pour les BTS et prépas. « Ils restent dans un système d’enseignement à distance au moins jusqu’à début juin. Nous n’ouvrirons probablement pas la 2e année de classe prépa de toutes les façons », a précisé Jean-Michel Blanquer.

En ce qui concerne l’oral de français, il est « à ce stade » maintenu en première. « Nous considérons que ça reste possible que dans la dernière semaine de juin, les conditions sanitaires permettent de le faire passer, a indiqué le ministre. On peut tout à fait en faisant passer un oral, respecter les gestes barrières et toutes les recommandations qui sont faites ». Pour justifier le maintien de l’examen, Jean-Michel Blanquer a souligné qu’« il n’y a pas de notes de contrôle continu en oral de français en classe de première. Ensuite, on veut avoir un point de repère pour les élèves, on veut qu’ils s’entraînent actuellement à travailler sur ces textes ». Néanmoins, a-t-il poursuivi, « si en juin nous jugions que les conditions sanitaires ne le permettent pas, on transformerait ça en contrôle continu, en utilisant la note de français d’écrit. »

Des masques fournis à tous les personnels

Enfin, concernant les masques, tous les personnels devront en porter et s’en verront fournir un. « S’agissant des élèves, ce que disait le Conseil scientifique, c’est que quand les enfants sont petits, ça peut être contre-productif de les obliger à porter un masque. Néanmoins, il y aura des masques à disposition au cas où ce serait nécessaire. Pour les collégiens, il sera également fourni un masque », a assuré Jean-Michel Blanquer.

Le ministre a également été interrogé sur l’éventuel versement d’une aide pour les parents qui travaillent et refusent de remettre leurs enfants à l’école. « Dans le cas où vous avez une école ouverte et/ou un accueil organisé avec la mairie pour l’enfant, je pense que cette aide ne marchera pas. Mais il peut y avoir des cas où on devra débloquer des aides spécifiques », a-t-il répondu.