ministre de l'éducation nationale
Jean-Michel Blanquer – Source : Facebook

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, était l’invité de France Culture ce matin. Face à Philippe Meirieu dénonçant une réforme du lycée « qui impose aux élèves quasiment dès la classe de seconde de préparer leur insertion dans Parcoursup » et des programmes beaucoup trop lourds, le ministre a défendu sa réforme.
Il a reconnu que les programmes étaient denses, en histoire en particulier, et qu’en maths et en physique, ils étaient très approfondis. Le ministre reconnaît aussi que cette réforme conduit à davantage de travail pour les élèves comme pour les enseignants. Mais il explique que rehausser le niveau est la plus forte mesure sociale que l’on puisse prendre. En effet, la réforme se fait d’abord au bénéfice de ceux qui n’ont pas d’autre ressource que l’école.
Quant à la spécialisation trop précoce dénoncée par Philippe Meirieu, elle conduira au contraire d’après Jean-Michel Blanquer à donner aux élèves plus le goût d’apprendre ce qu’ils auront vraiment choisi.
Globalement, la réforme vise à permettre à l’élève de mieux se préparer pour l’enseignement supérieur, où le taux d’échec actuel est beaucoup trop important. Pour le ministre de l’Education nationale, l’immobilisme n’était de toute façon pas la solution.

Et le lycée professionnel ?

Philippe Meirieu, pédagogue
Philippe Meirieu

Philippe Meirieu a répondu face au ministre que la réforme du lycée mettait avec les E3C les enseignants et les élèves en état de stress et de bachotage permanents. Il évoque également le grand oublié de la réforme du lycée : le lycée professionnel. L’enseignement général diminue considérablement de ses programmes, et le développement de l’apprentissage ne conduit selon lui qu’à sous-traiter une partie de l’échec et des difficultés scolaires au patronat.
Philippe Meirieu observe enfin, par rapport à cette réforme du lycée, mais aussi par rapport à la situation des enseignants du premier degré et celle des directeurs d’école, qu’il n’y a jamais eu une rupture aussi forte entre les enseignants et leur ministère.